Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Greenpeace
Au Danemark, les renouvelables, c’est pas que du vent
Article mis en ligne le 8 juin 2015
dernière modification le 3 juin 2015

(...) Suite au choc pétrolier de 73, qui a vu le prix du pétrole littéralement exploser – certains Danois ne pouvaient même plus se permettre de prendre leur voiture ou de se chauffer convenablement – la nécessité de s’affranchir des énergies fossiles s’est imposée, de pair avec un système de coopératives solidement implanté au Danemark.

Une politique énergétique résolument tournée vers les énergies renouvelables

Depuis, le Danemark s’est fixé comme objectif d’atteindre 100% d’énergies renouvelables en 2050. L’éolien représente déjà 40% de l’énergie consommée. Le charbon sera progressivement réduit pour être totalement supprimé d’ici 2030 et la demande en électricité comme en chauffage intégralement couverte par les énergies renouvelables d’ici 2035. Le Danemark a également prévu de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2020, par rapport au niveau de 1990. Enfin, le pays a su dissocier croissance économique et consommation énergétique : depuis 1980, la consommation d’énergie est restée globalement stable, tandis que l’activité économique du pays a pratiquement doublé.

Samsø et Ærø, comme d’autres régions danoises, ont développé une approche intégrée et innovante inspirée d’un modèle de société coopératif, faite de résilience, d’adaptation au milieu et de désintoxication vis-à-vis des énergies fossiles. Aujourd’hui, le Danemark fait ainsi figure d’exemple quant à l’utilisation des renouvelables. (...)

Au-delà de la faisabilité technique, et de la rentabilité des renouvelables, Samsø recrée du lien social entre les usagers de l’énergie : ces derniers développent en effet les projets ensemble, les proposent et les étudient, puis les financent – ils détiennent 20% des parts du projet. Ils se sentent ainsi responsables des installations de leur île et en sont fiers. A tel point qu’une académie de l’énergie a été créé sur l’île. Elle permet les échanges entre acteurs travaillant sur l’efficacité énergétique et le développement des renouvelables, réaffirmant sans cesse un souci du collectif indispensable. (...)

La France qui dispose pourtant du deuxième potentiel le plus important en Europe dans le domaine de l’éolien, semble malheureusement rester bien timide dans cette approche pour le moment : son ultra-dépendance au nucléaire entrave une véritable émergence des énergies renouvelables sur le territoire. L’atome absorbe notamment l’immense majorité des financements publics, freinant le développement d’infrastructures de réseau plus souples et plus flexibles, nécessaires aux renouvelables. La loi de transition énergétique récemment votée doit être l’occasion à saisir pour sortir du tunnel des énergies fossiles et fissiles.