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Au Folgoët, une centrale photovoltaïque qui ne passe pas
#photovoltaique #agriculture
Article mis en ligne le 10 avril 2023
dernière modification le 9 avril 2023

L’association Hespul ayant accompagné un projet sur un captage d’eau à Oursbelille, dans les Hautes-Pyrénées, Émilien Lassara explique que, dans ces zones spécifiques, « le photo­voltaïque n’imperméabilise pas les terres car on ne bétonne pas les sols, et les panneaux sont espacés pour ne pas perturber l’écoulement des eaux de pluie. La fauche sur ces terrains reste maintenue ».

Il contextualise les enjeux d’artificialisation des terres : « Pour atteindre les objectifs énergétiques du photovoltaïque à 2050 et dans le scénario avec le plus fort développement, il faudrait en développer entre 3 000 et 4 000 hectares au sol par an, soit un rythme d’artificialisation dix fois moins important que celui lié aux nouvelles zones résidentielles et aux routes. »

L’association Eau et rivières de Bretagne a émis « un avis pour le moins réservé », notamment parce que des alternatives de localisation existent et que « rien ne justifie techniquement que le projet se fasse à cet endroit dans la mesure où la production sera entièrement injectée dans le réseau et pourrait donc être produite rigoureusement n’importe où en Bretagne ».

(...) le projet de centrale photovoltaïque était déjà dans les têtes en 2009, mais l’agence régionale de santé (ARS) avait émis un avis défavorable, fondé sur le principe de précaution. Il ressurgit en 2020 : EDF Renouvelables et la SEM Énergies en Finistère sont lauréates de l’appel d’offres de la communauté de communes, la Communauté Lesneven Côte des Légendes (CLCL).

Cette fois, l’ARS donne son feu vert. L’étude hydrogéologique conclut que « le projet est compatible avec les usages des eaux souterraines », sous certaines conditions qui ont notamment engendré la diminution de quelques hectares du site.

Quelques habitants découvrent ce projet dans la presse et, depuis, des couches d’incompréhension s’accumulent. Pourquoi ici et maintenant ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu de réunions publiques d’information ? Pourquoi EDF aurait-elle le droit d’aménager ce territoire, de détruire des haies et des talus, alors que les riverains peinent à obtenir des autorisations de travaux d’agrandissement ou d’aménagement de leur maison ? Ces habitants ont le sentiment que tout s’est accéléré pour des raisons qui leur échappent. Une urgence parfois brandie au nom du climat et de la souveraineté énergétique.
Investir dans l’éolien et le solaire

La France est effectivement en retard. En 2020, c’était le seul pays à ne pas avoir atteint le chiffre fixé par l’Union européenne de 23 % de part de renouvelables. La France ne tient pas non plus ses propres objectifs de la programmation pluri­annuelle de l’énergie 2019-2023. (...)

L’État doit donc investir massivement, notamment dans l’éolien et le solaire. (...)

L’association Hespul ayant accompagné un projet sur un captage d’eau à Oursbelille, dans les Hautes-Pyrénées, Émilien Lassara explique que, dans ces zones spécifiques, « le photo­voltaïque n’imperméabilise pas les terres car on ne bétonne pas les sols, et les panneaux sont espacés pour ne pas perturber l’écoulement des eaux de pluie. La fauche sur ces terrains reste maintenue ».

Il contextualise les enjeux d’artificialisation des terres : « Pour atteindre les objectifs énergétiques du photovoltaïque à 2050 et dans le scénario avec le plus fort développement, il faudrait en développer entre 3 000 et 4 000 hectares au sol par an, soit un rythme d’artificialisation dix fois moins important que celui lié aux nouvelles zones résidentielles et aux routes. »

L’association Eau et rivières de Bretagne a émis « un avis pour le moins réservé », notamment parce que des alternatives de localisation existent et que « rien ne justifie techniquement que le projet se fasse à cet endroit dans la mesure où la production sera entièrement injectée dans le réseau et pourrait donc être produite rigoureusement n’importe où en Bretagne ». (...)

« Nous ne sommes pas contre les énergies renouvelables, mais pourquoi cette zone en priorité ? Aucune étude n’a été faite sur d’autres sites, alors qu’il y aurait au moins 9 hectares de toitures disponibles dans la communauté de communes. Le seul argument qu’on nous rétorque est que ces terres sont inutilisées, ce qui est contestable sur le plan écologique », complète Olivier Berthelot, élu municipal de l’opposition sur la liste « Réveillons Le Folgoët ». (...)

« Lors des réunions d’information, seuls les riverains du site étaient conviés. Nous voulons un vrai débat public entre les acteurs de l’énergie, de l’eau et de l’agriculture, et ouvert à tous car l’eau est un bien commun ! » assène Christelle (...)