
Alors que le pays subit les pires inondations de son histoire, l’acheminement de l’aide est entravé par la destruction des infrastructures. De nombreux déplacés, livrés à eux-mêmes, tentent de survivre avec les moyens du bord.
C’est un refuge sommaire et coupé du monde. Une portion de route, rompue de part et d’autre, qui tient bon au milieu de vastes étendues d’eau. Des dizaines de familles des villages alentour, complètement inondés, ont échoué ici, sur ce morceau de voirie qui reliait récemment encore la ville de Larkana à celle de Shahdadkot, dans le Sind. Cette province du sud du Pakistan est l’une des plus touchées par les inondations qui dévastent le pays depuis des semaines.
Pour rejoindre ce campement, il faut embarquer là où la route a été brisée, sur un canot fait d’un sommier monté sur trois tonneaux. Les tentes, construites à la va-vite, l’ont elles aussi été avec les moyens du bord : des draps ficelés sur de simples bâtons de bois plantés dans le sol. Dans leur fuite, certains réfugiés sont parvenus à emporter avec eux leur charpai, ces lits tissés, traditionnels d’Asie du Sud. « Notre sort est entre nos seules mains », regrette Pyaro Khan, un agriculteur longiligne de 50 ans, vêtu d’une longue kurta blanche. Partout, des abris de fortune similaires sont installés le long des routes.
Pont aérien depuis Dubaï
En août, un véritable déluge s’est abattu sur la région, forçant les habitants des villages de Noor Khan Seelro, de Shahi et d’autres bourgs environnants à quitter leurs domiciles en hâte. Jamais, depuis 1962, le Pakistan n’avait connu un mois d’août aussi pluvieux. A elle seule, la province du Sind a reçu sept fois plus de pluies que d’ordinaire, selon les données du département météorologique pakistanais.
« Nous avons eu peur de nous noyer, l’eau avait atteint plus de 1 mètre », raconte Pyaro Khan, qui a fui en pleine nuit. « Elle ne cessait de monter, nous sommes partis quand notre maison a commencé à se fissurer », abonde Rahim Bux, un ouvrier agricole d’un village voisin. Aucun mécanisme d’alerte n’a fonctionné (...)
https://t.co/HSXhIA9sIN Les pluies torrentielles au #Pakistan sont un "carnage climatique", s'alarme le chef de l'#ONU. Antonio #guterres a exhorté les pays riches à venir en aide aux pays en développement durement frappés par le dérèglement climatique. #Climat #inondations
— ardent bitznarweb (@bitznarweb) September 10, 2022
#Inondations au Pakistan : Antonio Guterres dit : « J'ai vu de nombreux désastres humanitaires dans le monde, mais je n'ai jamais vu de carnage climatique de cette ampleur. Je n'ai simplement pas de mots pour décrire ce que j'ai vu aujourd'hui ».https://t.co/LdDSD5eUaT
— Fabrice Bonnifet (@FBonnifet) September 11, 2022