C’était l’une des principales critiques formulées par les Brexiters : l’Union européenne imposerait aux nations qui la composent des règles trop nombreuses, parfois absurdes, qui nuiraient au fonctionnement libre du marché et aux entreprises britanniques.
Maintenant que le pays a les mains libres, le gouvernement a tout loisir de supprimer les règles qui lui déplaisent. Selon Bloomberg, Boris Johnson n’a pas perdu de temps : quelques jours seulement après l’accord trouvé avec le bloc, il a convié le 6 janvier 2021 quelque 250 patron·nes à une conférence téléphonique consacrée à la dérégulation.
La réunion avait pour but de donner l’occasion à toutes les industries de faire connaître au gouvernement les normes qu’elles souhaitaient voir éliminées. D’après un participant, le Premier ministre y a affirmé que « la peinture de la fresque n’a pas encore séché » et qu’il était donc encore temps pour les entreprises d’ajouter quelques petites touches.
Patronat nerveux
Ces informations semblent confirmer les craintes de l’UE. La réunion suggère que le pays ne compte pas s’aligner avec les régulations européennes et qu’il essayera au contraire de se poser en concurrent direct du bloc, par rapport auquel il cherchera à gagner en compétitivité sur le marché global.
La secrétaire d’État au Commerce international, Elizabeth Truss, présente à la réunion, a affirmé que sa prochaine grande priorité était de conclure un accord commercial avec les États-Unis. Elle a aussi annoncé sa volonté de renforcer les liens avec le Partenariat transpacifique global et progressiste, qui lie plusieurs pays dont le Canada, l’Australie et le Japon par un accord de libre-échange. (...)