
Le droit d’accès aux informations est délibérément et systématiquement compromis aux Etats-Unis : 39 % des requêtes au nom du « Freedom Of Information » Act (FOIA) ont été rejetées ou censurées en 2014 révèle une étude de l’agence Associated Press.
La maison Obama a établi un nouveau record dans la restriction d’accès aux données administratives ! L’étude publiée le 18 mars par Associated Press, constate qu’au cours des six dernières années, le temps de traitement « dans les plus brefs délais » des requêtes acceptées est tombé à près de 12 %, contre 50 % auparavant.
Le temps de réponse « moyen » s’étend de un jour à deux ans et demi. En 2014, plus de la moitié des agences fédérales étatsuniennes ont mis plus de temps à répondre aux demandes d’accès aux informations qu’en 2013.
Dans un cas sur trois, l’administration fédérale reconnait elle-même que les censures ou restrictions d’accès appliquées étaient abusives, outrepassant le cadre légal en vigueur. Un aveu clair de non-respect de la loi, mais formulé après coup, dans le cadre de procédures de contestation initiées par ceux qui ont vu leur demande rejetées. (...)
Le Freedom of Information Act, la « loi pour la liberté de l’information », a été voté en 1966 dans le contexte de la guerre du Viet-Nam. Fondée sur le principe de la liberté d’information, elle oblige les agences fédérales à transmettre leurs documents, à quiconque en fait la demande, quelle que soit sa nationalité, rappelle Wikipedia. (...)
Obama, malgré ses promesses de campagne de garantir « la plus grande transparence », a tout bonnement réalisé exactement l’inverse. L’obsession de traquer Assange puis Snowden, d’entraver l’accès aux données publiques, l’annonce récente de vouloir dispenser l’administration fédérale de justifier d’un motif en cas de non-réponse à une demande FOIA, témoigne d’une politique cohérente et délibérée de contrôler et restreindre l’accès à l’information.
Pour cacher quoi ? « La guerre, c’est la paix. La liberté c’est l’esclavage. L’ignorance c’est la force », écrit Orwell dans 1984, son roman d’anticipation totalitaire marqué par l’emploi officiel de la « novlangue ». Une subtile entreprise de domestication des masses par le contrôle total de l’information, du langage et des médias.
Nous voici, trente ans après le temps de ce régime dystopique, en droit d’ajouter un nouvel axiome à la vision décrite par orwell : « La transparence, c’est la censure ». Ceci n’est pas une fiction.