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Aux municipales, les citoyens se lancent à l’assaut des mairies
Article mis en ligne le 10 janvier 2020
dernière modification le 9 janvier 2020

Des listes dites « participatives » bourgeonnent dans toute la France. Un « contre-pouvoir citoyen » pour les élections municipales de 2020 ? « Un raz-de-marée se prépare », affirme un convaincu. Et si cette vivacité démocratique touche toute la France, les campagnes seraient pionnières.

(...) « À l’été 2018, nous étions un petit groupe de militants écolos, sociaux, de l’éducation populaire, commence Margot Bouvier, et nous nous sommes rendus compte que les alternatives et les espaces où l’on s’engageaient étaient insuffisants. » Un sentiment d’impuissance qui aboutit, au fil des discussions, à une question : comment peser plus fortement sur la vie locale ? « On a passé beaucoup de temps à débattre et à enquêter avec les habitants, sur leurs besoins, leurs problématiques, poursuit Alenka Doulain. Dans les quartiers populaires, beaucoup de gens se sentaient trahis par les élus locaux, résignés, ou pris dans des systèmes clientélistes. On s’est rendu compte qu’aucun des partis n’était à la hauteur, tous dans l’entre-soi et la gestion des egos. Donc on a décidé de faire une liste. » Mais pas question de reproduire les méthodes traditionnelles : « Nous voulons faire avec et pour les habitants », résume Margot Bouvier.
« Un raz-de-marée de listes participatives se prépare »

À l’instar de Nous sommes, les listes participatives fleurissent en France. (...)

Le site du collectif Action commune recense ainsi 157 listes participatives, « un tiers dans des villages de moins de 2.000 habitants, un tiers dans des communes de 2.000 à 100.000, et un tiers dans des villes de plus de 100.000 habitants », précise Thomas Simon, coordinateur du groupe, qui s’est donné pour mission d’« accompagner celles et ceux qui veulent faire de la participation citoyenne ». (...)

Pour Zoé Lavocat, qui suit les politiques territoriales au Réseau action climat, cette « explosion des dynamiques citoyennes » est aussi due à l’accentuation de l’urgence climatique, car « c’est au niveau local qu’on se rend compte des impacts du changement climatique, parce qu’on les voit sur son territoire, avec les inondations ou les sécheresses, dit-elle. C’est aussi à l’échelle locale qu’on peut porter des solutions concrètes. » Les collectivités sont en effet responsables de 50 % des émissions de gaz à effet de serre [1] — et ont donc un rôle indéniable, via les politiques de transport et d’urbanisme qu’elles instaurent. D’où une « démultiplication des projets locaux pour faire connaître les alternatives locales – Amap, Repair cafés – mais aussi des groupes s’opposant à des projets climaticides près de chez eux. » De là à créer une liste pour peser localement, il n’y a qu’un pas, que beaucoup ont franchi.