
La Tunisie convoque une Assemblée constituante. Elle se montre plus républicaine que tant de nations européennes, qui ont adopté un traité liberticide contre la volonté de leurs peuples. La France, dont les classes dirigeantes prétendent rester fidèles à l’esprit de la République, a été une des plus exemplaires dans l’injure faite au peuple. Son Parlement a imposé le contraire de ce qu’a décidé le peuple le 29 Avril 2005.
Mais la France demande à revenir à la République. C’est un mouvement de fond qui porte cette exigence. Après le non au référendum de 2005, le rejet du Contrat Premières Embauches (CPE) en 2006 et, récemment, les manifestations massives contre la réforme de retraites, le peuple de notre pays a montré qu’il est sur la même longueur d’onde que celui de Tunisie. (...)
Ce qui se passe en Italie, alors que le pays fête les cent-cinquante ans de son unité devrait faire réfléchir (lire l’article de Jérémy Mercier). Une véritable course à la décomposition s’y déroule, sous le regard orgiaque d’un chef d’État dont on peut redouter qu’il ne préfigure l’engeance des prochains maîtres de l’Europe. À moins que le sursaut républicain ne traverse la Méditerranée, pour prendre toute sa place sur le Vieux Continent. En donnant une dimension politique affirmée au profond sentiment de rejet qui anime les catégories à qui le système fait payer les catastrophes de la crise.
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