
« Nous les enfermés du centre de rétention de Bordeaux, déclarons avoir entamé une grève de la faim le 23/08/2017 afin de protester contre notre situation de mise en rétention administrative ». C’est le début d’une lettre, signée de 14 retenus et très vite diffusée dans les réseaux militants. Le 29 août après-midi, à l’initiative de l’ ASTI Bordeaux, Le Girofard, la Ligue des Droits de l’Homme Gironde, la Cimade, Médecins du Monde et RESF, quelques dizaines de personnes sont rassemblés devant l’hôtel de police (le CRA se trouvant au sous-sol), parmi eux des militants et élus communistes et de la France insoumise. Comme son statut de député l’y autorise, Loïc Prudhomme est allé rencontrer les grévistes de la faim, accompagné de journalistes.
(...) La presse régionale relate plus largement cette situation dénoncée depuis le mois de mai par un collectif de militants et citoyens depuis la décision préfectorale de placer en centre de rétention toutes les personnes relevant de la convention de Dublin. Elles pourraient pourtant être simplement assignées à résidence, d’autant que toutes se présentent volontairement en préfecture pour le suivi de leur dossier. Tout l’été, les membres du collectif se sont relayés les mercredis soirs, dans le centre-ville de Bordeaux, avec banderoles et tracts, pour informer les citoyens de la situation faite aux réfugiés, dénoncer le non respect de la loi en matière d’accueil, d’hébergement, de traitement des demandes d’asile. Une mobilisation de plusieurs semaines qui a d’ailleurs, selon les associations, permis de voir une amélioration sur la prise en charge des mineurs. Mais l’urgence est aujourd’hui au centre de rétention et la visite du député de la 3e circonscription aura permis de rappeler toute l’inhumanité de ce lieu : 20 places en sous-sol, 4 lits par chambre de 12 m2, aucune activité, même le personnel y déprime (lire l’article de Xavier Ridon, Rue89 Bordeaux). Loïc Prudhomme demande au préfet de réétudier les dossiers avec « humanité », ce à quoi le préfet a déjà répondu par communiqué que les 16 hommes au centre de rétention de Bordeaux ont fait l’objet de décisions judiciaires confirmées en appel. « Je ne dis pas que tout le monde peut être régularisé et accueilli, dira le député à la sortie de sa visite du CRA, mais je ne peux pas croire qu’on n’a pas les moyens d’accueillir différemment. On ne peut pas réagir comme des comptables. (…) Si les gens au pouvoir ne savent pas faire autrement, qu’ils laissent la place. (...)