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Les eaux glacées du calcul égoïste
Barrage de Sivens : la faute de Ségolène Royal
Article mis en ligne le 12 septembre 2014

La destruction de la zone humide du Testet, préalable à la construction du barrage, contesté, de Sivens dans le Tarn, a déclenché un affrontement et une mobilisation qui gagnent en puissance, ouvrant, après Notre Dame des Landes, un nouveau front entre défenseurs de l’environnement et le gouvernement.

L’ampleur de la crise a conduit l’actuelle ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a annoncer le lundi 8 septembre 2014 le lancement d’une « mission d’expertise » afin d’évaluer la qualité du projet « en matière de préservation de la ressource aquatique ».

Or l’un des deux hauts-fonctionnaires dépêchés en urgence sur place, qui auditionnent ce jour même le collectif de défense du Testet, Philippe Quévremont, ingénieur général au CGEDD était le maître d’oeuvre du Rapport (prêté…) à l’ex-Ministre de l’Ecologie Philippe Martin, et remis en juin 2013 à Jean-Marc Ayrault, rapport qui prônait une relance massive de la construction de retenues collinaires pour l’irrigation ! (...)

Le but est de définir un projet permettant "de concilier la sécurisation d’une activité agricole raisonnée et la préservation de la ressource aquatique et des milieux naturels", soulignait Mme Royal.

Or Philippe Quevremont, membre éminent du lobby de l’eau a été l’architecte du « Rapport Martin », rendu public en juin 2013, outrageusement favorable à l’irrigation agricole !

Un rapport tellement orienté qu’il avait immédiatement suscité une très vive réaction de France nature Environnement (FNE), qui dénonçait à juste titre, dans un communiqué de presse du 10 juin 2013, un rapport « partiel et partial »…

Dès lors, de deux choses l’une, ou Mme Royal est mal informée, et se laisse berner par le lobby de l’eau, ou elle savait et consent. (...)

Les territoires ne sont pas entendus

En région, seules quelques associations ont été auditionnées mais sont déçues des conclusions présentées et s’inquiètent des conséquences que ce rapport aura quant aux politiques de gestion de l’eau en agriculture sur leur territoire. Cette posture n’est pas très constructive pour qui veut apaiser les conflits dans les territoires, que l’on parle du bassin Adour-Garonne, du Maine et Loire ou du Loiret.

Pour Bernard Rousseau, responsable des politiques de l’eau de FNE, membre du Comité National de l’eau : « ce rapport présente de graves lacunes car, à aucun moment, la liaison entre gestion quantitative et pollution de l’eau par les phytosanitaires et les nitrates n’est évoquée. Et ceci, alors que la France est sous le coup d’une condamnation sévère par la Cour de Justice Européenne. Comment est-il possible d’ignorer les conséquences financières de cette condamnation ? Pourtant dans sa contribution écrite, FNE avait expressément attiré l’attention des rédacteurs du rapport sur ce problème évoquant une gestion schizophrénique, déconnectée des problèmes de qualité ! Ce rapport est partiel. Ce n’est pas un rapport sur l’eau, c’est un rapport au service d’une certaine agriculture. C’est pourquoi il est partial ! »

"C’était un temps déraisonnable..."