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Bavardage sur sondage : à propos du « Baromètre » sur la « confiance dans les médias »
Article mis en ligne le 21 février 2016
dernière modification le 16 février 2016

Le 2 février 2016, La Croix met en ligne les « résultats » annuels de son « baromètre » sur « La confiance des Français dans les médias ». Parmi les commentateurs de ce sondage sollicités par le quotidien figurent des « incontournables », comme Jean-Marie Charon et Julia Cagé, désormais omniprésente dans les médias dans le rôle de « l’experte » de bonne compagnie depuis la parution de son livre, Sauver les médias, dont nous avions proposé une lecture attentive et généreuse.

Le 3 février 2016, Julia Cagé est interrogée dans la matinale d’Europe 1 par Thomas Sotto à propos de ce sondage. Sous l’effet du dispositif grotesque de cette interview, les duettistes sortent de leurs rôles respectifs de journaliste et d’économiste pour se transformer en modernes haruspices qui lisent, non dans les entrailles d’un animal sacrifié, mais entre les lignes d’un sondage expiatoire.

Rien n’a changé depuis la publication de l’article que nous avions consacré à ce sondage en 2001 : « Le baromètre “Confiance dans les médias” ou l’arroseur arrosé ». Ce « baromètre » est tout sauf scientifique : sa fabrication aboutit à une transformation des taux d’audience des différents médias en taux de satisfaction de ces mêmes médias au moyen de l’extorsion de réponses à des sondés auxquels TNS Sofres pose des questions qu’ils ne comprennent pas tous de la même manière et qu’ils ne se posaient pas nécessairement avant d’être contactés par cette entreprise (à but lucratif) de sondages.

On aurait pu espérer que Julia Cagé, forte de son statut de chercheuse, s’interroge sur la validité de l’instrument de mesure, au lieu de gloser sur les « résultats », et réplique par exemple au journaliste (sondomaniaque comme nombre de ses confrères) : « Écoutez Thomas Sotto, ce sondage ne vaut pas grand-chose parce ce n’est pas un outil adapté pour rendre compte de la réalité. Avez-vous déjà vu un chirurgien faire une dissection avec une truelle ? » Espoir déçu. (...)