
Dans un long courrier de 14 pages, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, répond point par point aux critiques de l’autorité indépendante. Il assure que ce texte n’instaurera aucune surveillance de masse.
L’homme est visiblement piqué au vif. Alors que le projet de loi sur renseignement doit être soumis au vote la semaine prochaine à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, s’est fendu d’un courrier de 14 pages pour dire tout le mal qu’il pense de l’avis rendu le 16 avril dernier par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH).
L’institution avait critiqué de manière particulièrement sévère ce texte, estimant qu’il permettait une « surveillance généralisée et indifférenciée » de la population. Elle pointait particulièrement du doigt la surveillance algorithmique des « boîtes noires » et l’usage d’IMSI-Catcher, ces fausses stations de base qui peuvent capter toutes les communications mobiles d’une zone donnée. Elle appelait à une révision du texte pour éviter de « créer une société de soupçon permanent ».
Avec son imposant courrier, le ministre a donc décidé de contre-attaquer, essayant de contrer cet avis cinglant point par point. (...)
Malgré les polémiques et les critiques autour du projet de loi, l’exécutif mise sur une large majorité lors du vote en première lecture le 5 mai prochain.