
C’est une réunion importante qui se tiendra le vendredi 27 janvier prochain : les représentants des États membres [1] se réuniront pour discuter de (et peut-être voter) l’autorisation de cultiver sur le territoire européen deux maïs transgéniques (Bt11 et 1507) et la ré-autorisation du maïs MON810 [2].
Ce vote, s’il a effectivement lieu, est important car ce sera la première fois depuis l’adoption de la directive opt-out en 2015 (directive 2015/412) que les États membres devront se prononcer sur des autorisations de cultures d’OGM. Cette directive opt-out avait été pensée par la Commission européenne pour permettre de débloquer les autorisations d’OGM et faciliter leur culture au niveau de l’UE. En effet, jusqu’à présent, l’absence de consensus entre les États membres sur la décision à prendre entraînait, notamment, des retards dans le traitement des demandes d’autorisation. Ces retards ont d’ailleurs valu à la Commission européenne, chargée de prendre la décision finale en cas d’absence d’avis des États membres, d’être condamnée par le Tribunal (Union européenne) [3]. Ce vote prend donc la forme d’un test pour la Commission européenne.
Le premier vote depuis l’adoption de la directive opt-out
Mais il sera également intéressant de surveiller si les États membres changeront leurs habitudes de vote maintenant qu’ils peuvent interdire la culture des OGM sur leur territoire national grâce à la directive opt-out. (...)
Pour l’heure, il semblerait que seule l’Autriche ait décidé de voter contre ces nouvelles autorisations, en cohérence avec son interdiction nationale [4].
La culture des OGM reste très controversée en Europe et une grande majorité de citoyens européens s’y oppose tant pour la culture que pour l’alimentation. (...)
Les Verts au Parlement européen s’inquiètent également de ces nouvelles autorisations de culture. Ils ont à cet effet lancé une campagne sur twitter par laquelle les citoyens peuvent interpeller directement les ministres des États membres pour les inciter à voter contre les autorisations de culture [6].
Quant aux organisations de la société civile (...)
En France, plusieurs organisations de la société civile [7] ont interpellé directement les ministères de l’Environnement et de l’Agriculture pour inciter le gouvernement français à voter contre ces autorisations vendredi prochain. Elles souhaitent que le gouvernement soit cohérent avec l’interdiction de culture prononcée au niveau national.
À ce jour, seul le maïs transgénique MON810 est autorisé à la culture dans l’Union européenne. 17 gouvernements nationaux, dont la France, et quatre gouvernements régionaux interdisent à l’heure actuelle la culture de plusieurs variétés de maïs génétiquement modifiées sur leur territoire. S’ils viennent à être autorisés, MON810, 1507 et Bt11 pourraient être cultivés dans dix États et deux régions [8].
L’importation également à l’ordre du jour (...)