
Environ un tiers des effectifs menacés de licenciement, voilà l’annonce de la direction de Libération, effectuée ce lundi 15 septembre 2014 au Comité d’entreprise et aux salariés du quotidien. C’est pour faire de Libération un groupe multimédia rentable, « normal », que cette mutilation a été détaillée, avec une réorganisation complète de ce qui restera de la rédaction et de ses services. Cette réduction doit permettre au journal de redevenir rentable en 2015 selon la direction.
« Une décision inévitable pour sauver le journal », a déclaré le directeur de la rédaction, Laurent Joffrin. Combien de fois ces dernières années, des rédactions, aussi bien dans la presse quotidienne nationale que régionale, ont entendu cet alibi éculé, avant de découvrir assez vite que c’était la mort de leur journal qui était ainsi organisée. Le plan proposé est beaucoup trop brutal et l’effort demandé aux salariés disproportionné.
Pour le Syndicat National des Journalistes (SNJ), première organisation de la profession, il s’agit en effet d’une véritable destruction d’un quotidien historique. Les propriétaires du titre veulent devenir les maîtres incontestés d’une rédaction qui leur tient tête depuis des mois. (...)