
C’est peu de dire que la réponse politique à ce phénomène n’est à la hauteur nulle part dans l’Union européenne. Et la France ne fait pas exception, comme en témoigne le récent débat autour de l’autorisation des néonicotinoïdes.
En France et en Europe, l’effondrement des populations d’insectes est l’une des manifestations les plus inquiétantes de la crise de la biodiversité. Les études s’accumulent dans l’indifférence et soulignent la magnitude et la vitesse inattendues du phénomène, et l’urgence à y répondre. Conduits en Allemagne, les travaux les plus fréquemment cités sur le sujet suggèrent une chute de la biomasse des insectes volants de l’ordre de 80 % depuis le début des années 1990. Et les dernières données publiées ces jours-ci au Royaume-Uni montrent que le phénomène ne ralentit pas, bien au contraire. (...)
Un large consensus scientifique s’accorde pourtant à faire de la transformation profonde de nos systèmes agricole et alimentaire le principal levier d’action pour enrayer l’écroulement des insectes et de toutes les formes de vie qui en dépendent. (...)
La gravité de la situation semble échapper à la plupart des responsables politiques en place en Europe et ailleurs. La France ne fait pas exception. En témoigne le récent débat autour de l’autorisation des néonicotinoïdes : ce n’est pas une volonté politique qui a conduit à leur exclusion définitive des champs, mais une décision de la Cour de justice de l’Union européenne. (...)
L’absence de volonté politique se lit aussi dans la déclinaison française de la prochaine politique agricole commune, incapable en l’état d’enclencher la transition agroécologique (...)