
Promu première énergie renouvelable en France à l’occasion du Grenelle de l’environnement, le bois est censé assurer 40 % des 20 millions de tonnes équivalent pétrole que doivent fournir les énergies renouvelables en 2020. Paradoxalement, malgré une ressource forestière chaque année plus importante, le bois énergie n’atteint pas les objectifs qui lui ont été assignés.
(...) la forêt n’est pas un simple espace agricole dont il convient de gérer la production. C’est également une zone à partager avec nombre d’activités récréatives (promenade, sports, etc.), de chasse, sans oublier un refuge de biodiversité incontournable. Bref, autant d’activités peu compatibles avec des champs d’arbres comme le nécessiterait un secteur énergétique industriel reposant sur le bois.
A ce titre, il n’est pas étonnant de trouver quelques projets aberrants de centrales biomasses reposant sur du bois énergie importé ou s’appropriant l’intégralité de la ressource forestière locale à leur seule finalité.
Le combat mené actuellement par une poignée d’écologistes contre le projet d’implantation d’un vaste site industriel de la société Erscia (dans le Morvan, en forêt de Tronçais) est, à ce titre, très instructif. Prévoyant de cumuler une scierie industrielle, une centrale cogénération (production d’électricité à partir de bois) et un site de production de granulés de bois à destination d’une importante centrale biomasse belge, ce site pourrait bouleverser la gestion forestière locale, mais aussi une partie du tissu économique local. Outre le risque de déforestation, les opposants soulignent en effet la mort annoncée des activités locales reposant historiquement sur la forêt. En s’appropriant toute la ressource en bois disponible localement, le projet compromettra également fortement le devenir des petites centrales biomasses communales, sans même parler des particuliers qui se chauffent au bois et verront immanquablement le prix du stère s’envoler ...