
Habitué des poursuites judiciaires, l’homme d’affaires breton porte très souvent plainte quand ses activités en Afrique sont évoquées sur un ton critique dans les médias…
Les yeux noirs plissés par un grand sourire qui barre son visage fatigué, Nadia Djabali laisse éclater sa joie le jeudi 14 avril 2016. “Je suis très soulagée !” La journaliste sort de la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris et se dépêche d’appeler ses proches pour annoncer la nouvelle : le groupe Bolloré, qui la poursuivait en diffamation, vient d’être débouté. A l’origine des poursuites, un article publié en octobre 2012 sur le site d’information indépendant Bastamag, intitulé “Bolloré, Crédit agricole, Louis-Dreyfus : ces groupes français, champions de l’accaparement de terres”.
Le sérieux de son enquête, elle a eu le temps de le défendre pendant une audience qui a duré près de neuf heures en février. La voix parfois tremblante, elle a dû répondre avec précision aux attaques de Me Olivier Baratelli, avocat du groupe Bolloré. Les cheveux gominés, lunettes en écaille, aussi à l’aise dans la salle d’audience que s’il était dans son salon, l’avocat ne doute ni de lui ni de son bon droit. Il accable la journaliste, elle se défend. Il persifle, elle argumente. (...)