
Monsieur le préfet de l’Isère a sa manière à lui de souhaiter de bonnes vacances aux enfants : il multiplie depuis deux semaines, il a commencé juste avant les vacances, les Obligations à Quitter le Territoire Français et les assignations à résidence à l’Isle d’Abeau de familles, habitant parfois depuis longtemps parmi nous, alors que les enfants sont scolarisés sur l’agglomération de Grenoble. Bref, il fait vivre un enfer à ces familles, les éloigne, pensant que les soutiens ne seront plus là.
Pour information lorsqu’une assignation à résidence à l’Isle d’Abeau leur est signifiée, les familles ont le choix entre :
– Refuser d’aller habiter à l’Isle d’Abeau car elles veulent que leurs enfants poursuivent leur scolarité à Grenoble. En même temps que l’assignation, le Conseil Général leur signifie l’expulsion de leur chambre d’hôtel, ou La Relève (organisme gestionnaire) leur signifie l’expulsion de leur logement. Elles se retrouvent donc tout simplement à la rue. Mais elles ne peuvent pas se soustraire à l’obligation d’aller signer 3 fois par semaine à la gendarmerie de l’Isle d’Abeau…
– Accepter et les enfants perdent tout lien avec leurs copains, copines, leurs instituteurs et institutrices et la famille avec ses soutiens, ses ami(e)s. La probabilité que les enfants soient déscolarisés dans ce contexte est inéluctable. Enfin une assignation à résidence à l’Isle d’Abeau, tout près de l’aéroport de St Exupéry, est l’antichambre de l’expulsion du territoire français.
A travers ces décisions préfectorales, la politique de chasse aux migrants « sans papier » menée par le gouvernement s’attaque directement au droit à la scolarisation des enfants. Les familles se retrouvent désemparées, malmenées, les enfants dans l’inconnu total sur leur possibilité de revoir leurs classes, menacé/es d’un nouveau déracinement. C’est tout simplement intolérable !
Ces décisions ont provoqué un grand émoi dans le domaine associatif, enseignant, chez les parents d’élèves et ne font que renforcer les soutiens apportés à ces familles.
Nous appelons tous les citoyens, toutes les citoyennes, à envoyer une lettre par fax, par mail à monsieur le préfet de l’Isère pour qu’il arrête cette politique incompréhensible et dévastatrice pour les enfants (voir les contacts ci-dessous). Nous demandons aussi que le préfet reçoive une délégation des associations et collectifs le plus rapidement possible afin d’évoquer avec lui cette situation.