
Le démontage en cours du Code du travail a ceci de particulier qu’il nous renvoie à la féodalité sans que personne mesure réellement l’amplitude hallucinante de ce gigantesque bond en arrière.
Le simple fait de faire primer l’accord d’entreprise sur la loi suffit amplement à faire de la protection des salariés soumis à la subordination de leurs moyens de subsistance une vue de l’esprit.
Simple exemple comme cela en passant d’une information tronquée au profit de la thèse libérale dominante, la manière dont la consultation des salariés de l’usine Smart à Hambach (Moselle) a été traitée me semble significative du peu de sérieux et d’objectivité de nos journaux français. (...)
Déjà, en admettant que la « consultation » ait eu lieu dans de bonnes conditions, il y a tout de même 44 % des salariés qui se font voler du salaire à leur corps défendant. Parce que oui, il faut appeler les choses par leur nom : on leur vole du salaire sans autre forme de procès.
Ensuite, comme le souligne notre ami Gauche de combat, ce n’est pas une consultation, ni une négociation, ni rien de ce genre. Il ne peut y avoir négociation qu’entre deux parties d’égale force. Ici, c’est seulement de l’extorsion de fonds obtenue par chantage (...)
En gros, les baisses de salaires sont imposées pour financer la revente à la découpe et la délocalisation sans frais. Et c’est tout.
Depuis le temps que ce sinistre scénario se reproduit, on ne peut plus parler d’ignorance ou d’aveuglement des responsables sociaux, médiatiques et politiques, mais bel et bien de complicité. Et ça m’étonnerait bien qu’ils le fassent gratos…