
« Terroriste », « criminelle », « fasciste, “illégale”… Depuis vendredi, les adjectifs négatifs affluent sur les réseaux sociaux pour dénoncer l’attitude la police militaire brésilienne lors des manifestations du 9 janvier.
Un an et demi après les mouvements de juin 2013, les Brésiliens étaient de nouveau appelés à manifester dans les rues des grandes villes du pays pour protester contre l’augmentation de 3 à 3,50 réaux du ticket de métro.
A Sao Paulo, 5 000 personnes se sont retrouvées devant le théâtre municipal pour défiler sous une chaleur étouffante. Peu après le début de la manifestation, la tension est montée entre une cinquantaine de membres du black bloc et les policiers militaires entourant le cortège.
La police accusée d’avoir pourri la manif
Vitrines brisées, bars détruits, bombes lacrymogènes projetées, depuis ce week-end la polémique enfle sur le Web pour mettre en cause la responsabilité de la police militaire dans le dérapage de la manifestation.
Visualisée par plus de de 46 000 personnes, une vidéo, prise par Felipe Milward et initialement postée sur Facebook, montre le cœur du cortège avancer pacifiquement quand les premières bombes lacrymo sont larguées. (...)
L’exaspération s’est amplifiée lundi à la suite de la publication du rapport de surveillance interne de la police. En 2014, la police militaire de l’Etat de Sao Paulo a fait plus de 816 morts, soit une personne toutes les 9,8 heures en moyenne.
Pour le journal pauliste Estadao, ce qui s’est passé vendredi est annonciateur de la révolte à venir :
“Les points de ressemblance avec la première manifestation de 2013 sont nombreux ; même lieu : le théâtre municipal ; même nombre de participants : 5 000 ; et même attitude de la police militaire qui risque de pousser les Paulistes à être encore plus nombreux à descendre dans la rue.”
Une prochaine manifestation est prévue vendredi 16 janvier. Sur Facebook, moins de quatre jours après la création de l’événement, 22 000 personnes étaient déjà inscrites.