
Hier en fin d’après-midi, seize sans-papiers ont été expulsés du hall de la mairie après quinze jours d’occupation. Sans autre solution, ils ont occupé provisoirement son parvis.
Reportage
En milieu de journée hier, les seize sans-papiers occupant le hall de la mairie n’étaient toujours pas fixés sur leur sort. Le matin même, ils avaient à nouveau sollicité Coallia (ex Aftam) pour trouver une solution d’hébergement d’urgence. À 17 h, un camion de police s’est garé discrètement devant la mairie.
La décision d’expulsion est tombée à 17 h 30, après la fermeture au public. « Une ordonnance d’expulsion à exécution immédiate, sous peine d’intervention des forces de l’ordre », rendue par Me Guéguentan, huissier de justice, en présence du directeur du cabinet du maire, Marc Mathieu. La décision était attendue par les membres de l’opposition. Dans un communiqué, les élus de l’UDF (Union de la Droite et du Centre) avaient fait part de « leur consternation quant à l’occupation ».
Débats fermés
Désemparés, les sans-papiers ont tenté d’ouvrir le débat. « Il n’y a pas de démocratie en France ! Pourquoi ne pas nous laisser rester ? Nous avons des enfants avec nous », s’est indigné David, un demandeur d’asile venu d’Arménie.
Mais le point de vue de la mairie est figé depuis lundi dernier. « Les solutions dépendent des services de l’État. Le maire de Brest n’a aucune autorité sur l’hébergement d’urgence. » Quelques citoyens solidaires du mouvement des sans-papiers ont aussi tenu à réagir. « Ce n’est en aucun cas une décision de justice ! Son rôle est plutôt de les aider »,s’est exclamé l’un deux. Marc Mathieu a tenu à apaiser la situation en concluant que « la mairie de Brest comprend la situation difficile des sans-papiers, mais ne peut malheureusement rien faire. » (...)