
« Voici les invités qui ont accepté de participer à ce “C dans l’air” » C’est par cette formule immuable qu’Yves Calvi introduit chaque jour son panel d’« experts »… en tout, et surtout en rien, comme nous l’avions constaté en 2008. En s’infligeant, cette fois, le visionnage de plus de deux mois de cette émission diffusée du lundi au vendredi sur France 5, nous avons pu vérifier que rien n’avait changé dans le fief télévisé d’Yves Calvi…
Le dispositif de « C dans l’air » (France 5) ne détonne pas franchement dans le paysage médiatique : une petite heure de discussion entre cinq « experts » à l’expertise souvent douteuse, donc, devisant sur les sujets qui agitent l’actualité, le tout étant saupoudré de quelques reportages.
Entre le 5 février et le 15 avril 2014, Yves Calvi jugea, semble-t-il, que l’actualité politique française devait dominer : sur 50 émissions, 31 furent consacrées à la politique économique, aux « affaires », aux élections, à l’exercice du pouvoir ou encore à l’état de l’opinion. Et pour évoquer ces sujets, Yves Calvi a remisé son imagination dans un tiroir et préféré puiser dans la jarre du conformisme pour transformer son émission (et donc la « chaîne du savoir » du service public) en machine à commentaires.
Un carnet d’adresse atrophié
Un rapport de la Commission sur l’image des femmes dans les médias avait déjà évoqué l’absence de parité dans certaines émissions comme « C dans l’air ». À cette observation, il convient d’ajouter le manque de renouvellement dans le choix des « invités »... Si l’on peut encore qualifier ainsi des intervenants si réguliers qu’ils en deviennent quasiment des chroniqueurs. (...)
Et finalement, c’est le téléspectateur qui trinque, sevré de pluralisme même sur le service public, induit en erreur par des experts de pacotille, et mal informé par des débats sans autre portée que l’effervescence qu’il déclenchent parmi les maîtres d’œuvre des médias dominants…