
Les forces de l’ordre ont démantelé un campement d’environ 150 migrants, à Calais.
Les associations dénoncent une opération « irrespectueuse des droits fondamentaux » et « inefficace ».
Les migrants se trouvaient sur le terrain d’une ancienne station-service dans la zone industrielle des Dunes.
Leur évacuation fait suite à « deux ordonnances d’expulsion » des 22 et 23 janvier du tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer, en raison de « sérieux problèmes de sécurité, de salubrité et de tranquillité (…) pour les riverains », précise la préfecture, qui évalue à 500 le nombre de migrants à Calais.
Dans un communiqué commun, l’Auberge des migrants, Utopia 56 et Human Rights Observers ont affirmé qu’« aucun document n’a été communiqué aux exilé.e.s en amont de l’opération » pour les en informer « dans une langue qu’ils comprennent ».
« Une opération coûteuse en argent public »
« Cette opération, irrespectueuse des droits fondamentaux, coûteuse en argent public, sera sans surprise, inefficace. Elle contribuera uniquement à perpétuer ce cycle insensé », critiquent ces associations, qui voient régulièrement revenir sur place les migrants après ces démantèlements. (...)
Lire aussi :
57 expulsions en janvier
D’après Human Rights Observers, il s’agit de la 57ème expulsion "de lieux de vie informels" de migrants depuis le 1er janvier 2020. "Nous assistons à un rythme soutenu de trois expulsions par jours dans trois lieux de vie de Calais, soit une expulsion tous les deux jours par site", rapporte Clara Houin.
Habituellement, les forces de l’ordre demandent aux migrants de déplacer leurs tentes de quelques mètres, avant qu’un service de propreté ne vienne nettoyer les lieux, décrit la bénévole. "La plupart du temps, dès que la police repart, les personnes replacent les tentes là où elles se trouvaient". (...)
En janvier, les associations d’aide aux migrants à Calais ont observé une augmentation du nombre de migrants présents dans la ville. Près de 850 personnes ont été recensées alors qu’ils étaient 500 à 600 en décembre 2019. La plupart d’entre eux sont des hommes seuls dont de nombreux mineurs, tandis que les familles campent plutôt dans la commune de Grande-Synthe, située à une quarantaine de kilomètres.