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Candidat d’une gauche unie, François Ruffin appelle les citoyens à une « insurrection électorale » aux législatives
Article mis en ligne le 17 mai 2017
dernière modification le 18 mai 2017

En meeting dimanche à Amiens, le rédacteur en chef de Fakir, accompagné de salariés de l’usine Whirlpool et d’autres entreprises en difficulté, a rassemblé 2000 personnes venues le soutenir avant le premier tour des législatives le 11 juin. Le journaliste est parvenu à unir sur sa candidature l’ensemble des forces locales situées à la gauche du Parti socialiste. Malgré une solide adversité, incarnée notamment par le FN et le candidat du mouvement d’Emmanuel Macron, sa campagne bénéficie d’une forte dynamique, qui laisse espérer à ses soutiens une victoire le soir du second tour.

Simple, comme à son habitude. Et toujours armé d’une bonne dose d’auto-dérision. Perché sur le camion-tribune installé dimanche après-midi dans le parc de la Hotoie, à Amiens, François Ruffin, le fondateur du journal Fakir rendu célèbre par son film Merci patron !, fait face à 2 000 personnes venues l’encourager pour la dernière ligne droite de sa campagne. Malgré la pluie, le rassemblement, agrémenté d’un concert du groupe Tryo, est un succès qui vient confirmer la dynamique observée ces derniers mois autour de la candidature du journaliste aux élections législatives. Ce dernier entend bien devenir, le 18 juin, député de la première circonscription de la Somme, qui inclut plusieurs secteurs d’Amiens et s’étend jusqu’à Abbeville.

Sur l’estrade, François Ruffin se veut modeste : « Je suis un catalyseur d’énergies, rien de plus. Ma candidature s’appuie sur les gens et sur ce qu’ils vivent. » (...)

« Ça fait des années que François Ruffin est avec nous, rappelle à ses côtés François Gorlia, délégué syndical CGT de l’usine d’électroménager. Il n’est pas simplement venu faire un tour sur le parking. » (...)

Soutien des salariés en lutte

Le candidat, qui était en 2016 l’un des initiateurs du mouvement Nuit debout, laisse ensuite la parole aux représentants de l’entreprise Automotive, sous-traitante amiénoise du groupe Magneti Marelli, dont les 57 emplois sont aujourd’hui sur la sellette. Des animatrices, ainsi que deux auxiliaires de vie sociale, témoignent également de l’extrême précarité de leur condition. (...)

Dans l’assistance, toutes les générations sont présentes, et pas seulement des militants. (...)

Au moment où Emmanuel Macron, lui aussi originaire d’Amiens, étrennait ses nouvelles fonctions, François Ruffin entonnait l’un des slogans appelé à devenir le leitmotiv de sa campagne : « Un banquier à l’Elysée, le peuple à l’Assemblée ! » (...)

« Notre campagne doit être une déferlante ! »

Dans cette élection, François Ruffin n’entend pas voir la gauche se cantonner aux seconds rôles. Il dit vouloir pousser Emmanuel Macron à la cohabitation : « Après l’espoir qui s’est levé aux présidentielles autour de Jean-Luc Mélenchon, ce que je vous propose maintenant, c’est une insurrection électorale. Notre campagne doit être une déferlante ! » Et le journaliste d’en appeler à la mobilisation des militants : « Notre adversaire, bien-sûr, c’est la finance – et le changement de discours n’est pas pour maintenant. Mais c’est aussi la résignation. On gagnera cette élection si on vainc l’abstention. C’est donc à vous d’aller chercher la victoire. Si chaque personne, ici, convainc cinq autres personnes autour d’elle, alors on va gagner ! » (...)

Dans son discours, François Ruffin déroule les grandes lignes de son programme. Le credo est simple : faire converger questions sociales et urgence écologique, tout en redonnant des couleurs à la démocratie. Dans chacun de ces domaines, « il faut rouvrir une espérance », insiste le candidat. Parmi ses propositions, la suppression des abonnements à l’électricité, au gaz et à l’eau, pour instaurer la gratuité des premières unités consommées, puis une tarification progressive. Ou encore, les 1 000 premiers kilomètres de train gratuits. « C’est l’exemple même d’une mesure à la fois sociale et écologique », se félicite le journaliste. Autre symbole : s’il est élu, François Ruffin promet qu’il se rémunèrera au Smic et reversera la majeure partie de son salaire de député à des œuvres sociales.

Autour du candidat, un vrai bloc de gauche (...)

Pour mener son premier combat électoral, François Ruffin a obtenu le soutien de l’ensemble des forces locales de la gauche, en dehors du Parti socialiste (PS) : la France insoumise, le PCF, Europe Écologie-Les Verts et Ensemble. Aux militants de ces formations, dont les plus visibles appartiennent à la France insoumise et au PCF, s’ajoutent des citoyens directement engagés au sein du collectif Picardie debout, qui porte la campagne.
(...)

Quand les regards se tournent vers la Somme

Au programme des prochaines semaines : d’abord, un porte-à-porte intensif. Pour l’équipe de campagne, le quadrillage du terrain, rendu possible par un grand nombre de bénévoles, est la clé d’une éventuelle victoire. Des réunions publiques auront lieu chaque semaine jusqu’au premier tour, avec des invités comme Gérard Filoche, le député démissionnaire du PS Pouria Amirshahi, ou encore la sociologue Monique Pinçon-Charlot. Mais le pari n’est pas encore gagné. Au premier tour de la présidentielle, dans cette circonscription traditionnellement ancrée à gauche depuis 50 ans, le Front national est arrivé en tête avec 28,8 % des voix, devant Emmanuel Macron, gratifié de 22,9 %. Jean-Luc Mélenchon a pris la troisième place, avec 21,7 % des suffrages. (...)

Pour le week-end de l’Ascension, des meetings, concerts, matchs de foot et tournois de pétanque sont prévus sur plusieurs sites de la circonscription. Mais les projets du candidat et de ses soutiens ne se limitent pas à la Somme. Ils comptent bien impulser, au delà, l’espérance nécessaire à une remise en mouvement de l’ensemble de la gauche. Et ce, d’autant plus s’ils sortent victorieux le 18 juin.