
(...) Pour dézinguer, ça dézinguait sec ! Ne pêchons pas par naïveté. Il n’y avait guère de chance pour que Libé intitule sa une : « Mélenchon explique les raisons de sa candidature ». Personne dans la rédaction ne s’en souciait. Le seul objectif : dégommer l’importun au sérail. Avec d’autant plus de férocité que celui-ci ne leur faisait pas de cadeau non plus.
Poussée d’urticaire isolée ? Que nenni ! Tous s’y sont mis, du Monde au Nouvel Obs. En passant par les amalgames grossiers d’un Plantu dans l’Express ou l’altercation avec Demorand sur Europe 1. Jusqu’à Daniel Schneidermann qui se croyait obligé d’y aller de son couplet avec une citation tronquée sur l’inamovible épouvantail cubain.
(...) La démocratie tenue en laisse
Le but n’est pas ici de défendre la candidature de Jean-Luc Mélenchon ou autre Eva Joly ou encore, à l’autre bord, Dupont-Aignan, mais de montrer une nouvelle fois à quel point notre démocratie est pervertie, vidée de sa substance, par un paysage médiatique sclérosée et uniformisée à l’outrance.
Le problème n’est pas que ces médias défendent leurs opinions, mais qu’ils aient tous la même ! (...)
Encore, diront certains, Mélenchon et consorts ont-il loisir d’être candidats ! Parce qu’à Cuba… À Cuba, peut-être pas. Mais pas non plus aux USA. Parce qu’aux USA, pays de la liberté monnayable, pour être candidat et avoir la chance d’être un tant soit peu audible, visible, et au final élu, il faut réunir des sommes si extravagantes que le profil des postulants possible y est là aussi strictement restreint par des sponsors privés aux intérêts bien compris (et exigeants, n’est-ce pas, Barack Obama ?). (...)
Notre pays aurait certes bien besoin de revenir aux fondamentaux de la vraie démocratie populaire. Mais où et comment les retrouver ? Au secours, Tunisiens, nous avons besoin de vos leçons !