
Déluge d’intelligence médiatique, lundi 14 septembre au matin, sur France Culture. Comme chaque semaine, l’antenne de Radio France fait venir Caroline Fourest pour qu’elle expose sa vision du monde dans une chronique modestement intitulée « Le monde selon Caroline Fourest ». La penseuse, que dit-on ?, la pionnière intellectuelle du siècle qui vient, a choisi un sujet qui inquiète la presse française : l’accession de Jeremy Corbyn, élu samedi 12 septembre, à la tête du Labour anglais.
Si Caroline Fourest a choisi ce sujet, c’est qu’il y a beaucoup à dire ! Et que personne ne le dit… Forcément : tout le monde ne peut pas être le phare de l’humanité, avant-garde éclairée du paysage intellectuel français, étoile montante du progressisme révolutionnaire.
Si Mme Fourest reconnaît bien à Corbyn une volonté de rupture économique avec l’ordre libéral, volonté qu’elle salue, elle s’empresse de prévenir les auditeurs : sous couvert de révolutionnaire progressiste, Corbyn est en fait un ardent soutien au terrorisme international ! Tout auditeur normalement constitué s’attend donc à des preuves venant à l’appui de ces accusations. Raté : des preuves, malheureusement, Caroline Fourest n’en a pas (et pour cause, ses propos sont soit mensongers soit très tirés par les cheveux, Arrêt sur images l’a bien montré) [1]. Des vérités, en revanche, elle en a ! Et une vérité fourestienne ne se conteste pas : si Mme Fourest le dit, c’est que c’est vrai ; c’est aussi simple que ça. (...)
Soyons clair : Caroline Fourest a le droit de penser ce qu’elle veut, y compris de soupçonner Jeremy Corbyn d’accointances avec le terrorisme. En revanche, qu’elle avance des accusations sur un personnage public sans aucune preuve, sur une antenne de radio, est un problème journalistique réel. Rappelons d’ailleurs qu’en matière de mensonges médiatiques, Caroline Fourest n’en est pas à son coup d’essai (...)
Enfin, voire même surtout, France Culture est aussi responsable : qu’une radio de service public continue d’accueillir sans broncher la chronique de Mme Fourest malgré les nombreuses fois où elle a été prise en flagrant délit de désinformation, y compris par le CSA qui l’a épinglée suite à une chronique mensongère sur l’Ukraine, pose sérieusement question. (...)