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Greek crisis
Cartons d’automne
Article mis en ligne le 6 octobre 2013

Les jours passent, nos expressions se gavent immodérément du temps présent, et à l’aube, il fait déjà bien frais pour la saison. À peine plus que dix degrés Celsius à Athènes ce samedi 5 octobre au réveil, tout le monde commente l’événement alors davantage que la politique dite courante. Forcément, les athéniens se préoccupent d’emblée et d’un peu trop tôt de leur chauffage. Le calvaire c’est alors pour bientôt car tout le monde redoute le froid dans l’appauvrissement... et autant son contraire, c’est ainsi que les marchands de bois livrent de la sorte leurs premiers clients. Après tout et à l’automne, ce n’est pas le froid qui chasse les hirondelles, comme dirait, certes en d’autres circonstances l’auteur de “L’amour sans le faire”.

On remarquera autant, cette exacerbation grandissante quant à la médiatisation de la “la chute” de l’Aube dorée cette semaine. De son côté, une certaine presse (de gauche par exemple), n’hésite pas à caricaturer très durement “nos” dirigeants de la coalisation des gouvernants, Antonis Samaras en tête, en une sorte... d’épigones des totalitarismes d’antan. Tel est d’ailleurs le sentiment largement partagé ici pour pratiquement 80% des habitants du premier pays... aplati par la Troïka grandeur nature : “Samaras, Venizélos et les autres sont au moins passibles de lourdes peines, déjà pour crime de haute trahison”, c’est le refrain connu d’une certaine rue mais qui s’use aussi je dirais avec le temps comme tant d’autres expressions.

Et ce n’est pas du “populisme” que de l’entendre ainsi se répéter en boucle, surtout après le “viol collectif” infligé à notre Constitution, en réalité déjà annulée dès le premier mémorandum en 2010. Le funeste ministre des Finances de Georges Papandréou de l’époque, celui qui a même supervisé le trucage (prouvé) des statistiques économiques de la Grèce entre 2009 et 2010, en les aggravant évidemment pour ainsi “promouvoir” notre... premier printemps d’hétéronomie caractérisée, il aurait ainsi promis au FMI à l’époque (et) en échange de l’intervention “salvatrice” de l’organisme, la “neutralisation dorénavant des entraves que poserait la Constitution”. (...)

ces médias sont loin que d’honorer leurs dettes (et souvent même les cotisations sociales pour leurs salariés), au moment où, les dettes des “autres”, conduisent les deux tiers du pays à la mort économique, voire à la mort tout court (en passant le cas échéant par la prison).

D’autant plus, que ces mêmes chaînes ont déjà pratiqué et abusé d’un hypothétique “lifestyle”, acculturant (“l’hypothète” en grec moderne c’est également le.. suppositoire), anti-démocratique, fascisant, dégradant, stupide mais alors “perpétuel”, de semaine en semaine et de jour en jour, “lifestyle” faisant copieusement l’éloge et l’apologie des néonazis et ceci, bien depuis au moins deux ans. Quant aux “grands journalistes et analystes” il y a à peine un mois que certains d’entre eux, suggéraient la formation d’une collaboration étroite, entre la Nouvelle démocratie et une “Aube dorée adoucie”. À moins, que toute cette dernière mascarade du moment, finira par... générer enfin cette version adoucie de l’Aube dorée, tant désirée par certains adeptes de la Troïka, ainsi que par quelques proches conseillers, élus et parfois ministres au gouvernement Samaras, et qui revendiquent ouvertement leur appartenance à l’extrême-droite, tout en se vantant bien entendu. (...)

lorsqu’un régime d’exception démocratique devenu la règle, qui plus est, une règle dictée par une Troïka illégitime et en violation de la Constitution et piétinant la dignité de tous, lorsque donc un tel régime met en scène une bien piètre opérette pour ainsi juger les nazillons de la dernière pluie et de la neige fondue de la junte des colonels, le fiasco alors guette. (...)

Les élites européistes et allemandes qui ont ainsi fait de la Grèce... un cas clinique de l’École de Chicago, seront du moins sévèrement jugées par les historiens du futur, y compris pour avoir attisé le feu néonazi chez nous, et bientôt chez eux (?), cela est toujours à craindre. (...)

un certain mutisme s’installe alors chez nous et entre nous. Les Grecs se parlent de moins en moins, surtout entre inconnus, la méfiance se généralise, tout comme le silence. On retrouve cette peur du temps des colonels, ou peut-être, sa version... remastérisée déjà par morceaux savamment administrés à la population depuis les sommets du régime du troïkanisme. D’où en partie, l’explication à l’inaction, les gens devenus depuis longtemps déjà des “idiotès” - d’où le mot “idiot”, c’est-à-dire “privatisés”, sont tenus par ce nouveau régime de la terreur, amalgamant la propagande, la démesure, la surprise et “l’automutilation” - autrement-dit, l’intériorisation d’un régime et d’un univers concentrationnaires de type nouveau car justement inédits. (...)

Sauf que de plus en plus, certaines retrouvailles créatrices de nouveaux liens et ainsi d’espoir sont en train de naître, au-delà parfois des partis et des auteurs disons institutionnels, y compris et surtout, issus du monde de l’anti-mémorandum. Dans pareil cas par contre, les langues retrouvent toute leur liberté, car protégées et même rassurées. Cette contre-culture au “Samaritisme réellement appliqué” trouve toute son expression à travers la danse, la musique, la solidarité pratique par exemple, tout comme par une certaine manière de faire de la politique plus ouverte que par le passé (parlant de la gauche déjà).

Comme pour ce qui est apparemment, du mouvement du “Plan B” de la sortie de la zone euro, bien actif et déjà assez visible, bien que censuré de presque tous les medias, ceux de SYRIZA compris. (...)

Ce qui devient urgent, c’est alors d’aller au-delà, et de... faire voler en éclats l’Eurobaromètre, avant que le contexte de la haine ambiante ne nous fasse littéralement exploser en tant que société. Car la Troïka a déjà ôté toute référence à l’État de droit et au contrat social ouvrant la porte à la violence de tous les côtés et d’abord du sien.

La sur-médiatisation des extraits issus des écoutes téléphoniques frappant certains élus et membres de l’Aube dorée, ainsi rendus révélées par la presse de notre régime d’opérette politique, laisse malheureusement à penser, que de nombreux autres citoyens et même élus seraient espionnés, évidemment, sans aucun mandat d’un juge par exemple. (...)

À Athènes, on vend désormais des maisons pour chiens à seulement 15 euros et la pluie est de retour. Nous nous préparons pour un hiver rude mais désormais, nous savons que tout peut aller très vite comme aussi trop lentement. Le court XXIe siècle risque d’être long, trop long, ou sinon... il explosera dans nos mains. L’Europe doit (se) réinventer, l’Europe, et pas l’Union Européenne. Elle peut aussi mourir dans un sens, l’Europe ou l’Union Européenne, c’est selon. (...)