
Amendements, directives, pressions économiques, armada de communicants autour des dirigeants : l’étau se resserre sur la liberté d’informer. Traquer les mensonges, les secrets du pouvoir, c’est plus que jamais la raison d’être de “Cash investigation”, affirme Elise Lucet.
Acrobaties fiscales, secrets industriels sulfureux, emprise des lobbys... Voici trois ans et demi que Cash investigation s’attache à dissiper l’opacité entourant « le monde merveilleux des affaires ». Et son équipe de journalistes entend bien continuer sur sa lancée. En témoigne Mon président est en voyage d’affaires, qui inaugure la quatrième saison du magazine. Signé Laurent Richard, le reportage dévoile les coulisses pas politiquement correctes des voyages présidentiels et dessine les contours d’une diplomatie essentiellement guidée par des intérêts sonnants et trébuchants.
Une enquête à laquelle Elise Lucet prête une nouvelle fois sa notoriété et sa pugnacité. Après avoir présenté le premier journal de 13 heures de la présidence Delphine Ernotte, la journaliste nous reçoit dans son petit bureau, au quatrième étage de France Télévisions. Pour évoquer la rentrée de Cash investigation, mais aussi parler des menaces qui pèsent sur l’indépendance de la presse et de son combat contre la directive européenne sur le secret des affaires. (...)
« De 2000 à 2011, j’ai présenté le magazine d’investigation Pièces à conviction, sur France 3. Et au milieu des années 2000, autour de chaque homme politique, de chaque responsable économique d’envergure, j’ai vu les attachés de presse, les chargés de communication, les assistants parlementaires se multiplier, jusqu’à former de véritables remparts humains pour contenir le journalisme. Cash investigation est née en réaction à cette évolution. » (...)
Service public et indépendance
« Je fais des émissions d’investigation depuis quinze ans sur le service public et je n’ai jamais été censurée. Même si je reconnais qu’il y a eu des moments un peu chauds. Nous avons été l’objet de menaces, dont certaines ont été mises à exécution. (...)