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Ce que Facebook et Google savent de nous
Spoiler : à peu près tout –et Google plus encore que Facebook.
Article mis en ligne le 18 mars 2019

e site américain Axios publiait un article résumant la somme des données personnelles que Facebook accumulait, pour alimenter son grand projet, décrit comme « une carte de l’humanité » dont chaque membre constituerait un point –pour vendre, surtout, les publicités très ciblées qui constituent le socle de son business model.

L’omniscience de Facebook

Petit résumé, pour celles et ceux qui, comme environ 99,9% de l’humanité, ne prêtent guère attention à des conditions générales d’utilisation (CGU), de toute façon conçues pour ne pas être comprises : Facebook en sait beaucoup sur vous, et ce n’est pas un hasard si Cambridge Analytica, pour ne citer qu’elle, a tant cherché à récupérer ces profils à la troublante précision pour en faire un usage de pure propagande politique.

Élémentaire : tout ce que vous offrez au réseau social lorsque vous créez un profil (nom, prénom, formation, métier, âge, ville de naissance et/ou de résidence, date de naissance et numéro de téléphone) constitue le cœur de l’identité-consommateur que le géant bleu crée de vous, et sera utile à la stratégie de ciblage des publicités. (...)

Plus complexe : toutes les actions que vous réalisez en vous connectant à la plateforme peuvent également agrémenter ce profil numérique : horaires auxquels vous y allez, temps que vous passez sur le réseau, lieu où vous vous situez sont également des denrées pour les annonceurs. Bien entendu, les amitiés que vous y formez, les pages que vous suivez et, globalement, l’ensemble des interactions cyber-sociales que vous y développez sont également stockées et analysées. (...)

Ne vous croyez pas non plus à l’abri quand vous sortez du réseau de la firme de Mark Zuckerberg. De nombreux sites ont intégré la fonction qui permet de « liker » leurs contenus, en lien avec leur page Facebook correspondantes, et un cookie nommé Facebook Pixel, adopté par la plupart d’entre eux, donne la possibilité à des acteurs extérieurs d’entrer dans la grande danse de la big data personnelle et de la publicité ciblée.(...)

une récente enquête du Wall Street Journal a montré que Facebook récoltait des données très, très sensibles comme le rythme cardiaque, les cycles menstruels ou les annonces immobilières consultées. Elles étaient collectées puis transmises aux employés de Zuckerberg par des sites ou applications tierces –et concernaient potentiellement des personnes n’étant même pas inscrites sur le réseau social. (...)

Et Google ?
Vous trouvez que ça fait beaucoup ? Google va encore plus loin. Axios, encore, a creusé sa propre idée de petit listing des indiscrétions pour l’appliquer, cette fois, à la firme de Mountain View.

Le site explique que, comme dans le cas de Facebook, la quantité de données et l’intégralité des services offerts par Alphabet (Google bien sûr, mais également Gmail, YouTube, Google Maps, Chrome) dépend grandement des réglages choisis par les utilisateurs et utilisatrices –mais il y a fort à parier que la plupart d’entre elles et eux n’ont jamais eu l’idée de les explorer et que leur choix s’effectue donc « pas défaut », soit la plus indiscrète des options.

Pour constituer sa base de données, Google collecte au sens large : vos recherches, ce que vous regardez sur YouTube, ce que vous demandez vocalement à un éventuel assistant, ce que vous achetez, les sites que vous visitez, ce que vous tapez dans votre barre Chrome, l’identité des personnes avec lesquelles vous correspondez, ce que vous faites sur des sites tiers. (...)

Sans oublier, bien sûr, votre géolocalisation, qui devrait effrayer quiconque n’a pas (encore) désactivé le tracking très actif de Google Maps.

Ce qui constitue l’un des point les plus « épineux » explique Axios : ces données ne servent pas uniquement à vous prévenir au cas où auriez besoin d’un parapluie en quittant le lieux où vous vous trouvez, elles dessinent surtout « une image incroyablement détaillée » de nos existences et activités, et constituent de l’or en barre pour la revente de publicités ciblées et produits liés.

Le Vermont à la rescousse ?
Difficile, donc, de savoir ce qu’internet, pris comme un ensemble indéfini, sait sur nous. L’État américain du Vermont a néanmoins voté une loi destinée à éclaircir quelques-unes de ces caractéristiques. Si Facebook et Google sont les maîtres du marché de la donnée personnelle, des dizaines de compagnies plus discrètes se chargent également de les collecter, de les acheter et de les revendre, bref d’exploiter ces « traces numériques », cette matière première de leur business quotidien. (...)

Le portrait de vous que peuvent constituer tous ces éléments une fois assemblés, s’il peut sembler très imprécis et tout à fait imparfait, sera utile à toute entreprise pratiquant le « scoring », la notation de ses clientes, clients et prospects. Pour le pire comme pour le meilleur : raciaux, sociaux, sexistes, politiques, religieux, géographiques, les biais sont courants en la matière. Pouvoir reprendre la main sur cette identité virtuelle et sur ses éventuelles erreurs est un enjeu crucial, de vie privée comme de vie tout court.