
Les jeux olympiques d’hiver vont s’ouvrir à Sotchi en Russie. Mountain Wilderness rappelle ce qu’il reste des précédents jeux hivernaux : infrastructures obsolètes, bâtiments abandonnés et dégâts environnementaux irréversibles.
(...) Les arguments portés par nos associations quant aux impacts environnementaux et aux choix de développement liés aux J.O. d’hiver semblent aujourd’hui avoir trouver une très large audience. En mars dernier, une « votation populaire » était organisée dans le canton des Grisons, posant la question de la candidature aux J.O. d’hiver de 2022.
Le « non » l’a emporté par 52,66 % sur l’ensemble du canton, ce qui met fin à la candidature grisonne. Les porteurs du projet, qui se vantaient « d’organiser cet événement gigantesque dans les montagnes suisses d’une façon à la fois avantageuse économiquement et satisfaisante sur les plans social et environnemental », n’ont pas convaincu leur population. (...)
Un an auparavant, c’est la candidature austro-italienne du Tyrol qui était rejetée par le parlement du Trentin. Et le 10 novembre 2013, les habitants de Bavière ont très largement rejeté la candidature de Munich aux olympiades d’hiver de 2022. « Ce vote n’est pas dirigé contre le sport, mais une réponse claire contre l’appât du gain et le manque de transparence du CIO », a souligné Ludwig Hartmann, porte-parole du mouvement « Nolympia ».
Tous ces électeurs ont sans doute été sensibles aux précédents ratés des J.O. : cela fait des décennies que le tremplin de Cortina d’Ampezzo (jeux de 1956) n’a pas accueilli de compétition internationale. La piste de bobsleigh de Sapporo (1972) a été enlevée à l’occasion des J.O. de Nagano, mais tous les bâtiments et constructions qui l’accompagnaient semblent avoir été laissés en l’état.
De même à Sarajevo (1988) où, certes, le contexte post J.O. était très particulier (c’est le moins que l’on puisse dire !), mais où les ruines sont toujours là. Quant aux jeux de Turin (2006), les ratés sont légion !. (...)
cette question des installations abandonnées après des jeux est une constante. Certains sont démontés ou recyclés (la piste de bobsleigh de l’Alpe d’Huez est restée des années à l’état de ruine, avant d’être finalement démontée ; un lourd programme est en cours pour recycler la halle olympique d’Albertville (1992) ; l’anneau de vitesse du parc Mistral de Grenoble sert à quelques rollers et évènements, mais n’a pas été utilisé depuis des décennies et ne pourra plus être mis en glace…). Mais beaucoup restent en l’état et pourrissent tranquillement... (l’été aussi d’ailleurs : une petite recherche internet sur « olympic games abandoned » le démontre : Moscou, Athènes, Pékin, Londres,... aucun n’y échappe !) (...)