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Mediapart
Ce virus qui creuse les inégalités
Article mis en ligne le 25 janvier 2021

Dans son rapport annuel sur les inégalités, l’organisation Oxfam souligne combien la crise sanitaire a encore creusé les différences entre les plus pauvres et les milliardaires. Et la France est un des pays ayant su le mieux protéger ses milliardaires…

La crise liée au Covid-19 a fortement augmenté les inégalités. C’est le principal enseignement du rapport de l’organisation non gouvernementale Oxfam qui est publié ce lundi 25 janvier. Traditionnellement rendu public à l’occasion du début du Forum de Davos, qui, cette année, a été transformé en causeries en ligne, ce rapport dresse un constat inquiétant de l’état de la répartition des richesses dans le monde et en France.

Au niveau mondial, la divergence est complète. Alors que la fortune des ultra-riches, constituée en majorité de produits financiers, est soutenue indirectement par les actions des banques centrales sur les marchés, les plus fragiles et les plus précaires ont perdu leurs emplois et, parfois, leur possibilité de travailler et donc de gagner de quoi vivre.

Oxfam souligne ainsi qu’il n’a fallu que neuf mois en 2020 aux 1 000 personnes les plus riches pour retrouver leur niveau de fortune d’avant-crise, alors que, après le choc de 2008, cinq ans avaient été nécessaires à la même opération. Entre le 18 mars et le 31 décembre, leur fortune cumulée a augmenté de 3 900 milliards de dollars, soit près de deux fois le PIB français. Les seules 10 personnes les plus riches du monde ont vu, sur la même période, leur fortune (calculée sur la base des valeurs de leur patrimoine financier, essentiellement) croître de 540 milliards de dollars.

À l’inverse, l’organisation rappelle que l’économie mondiale a connu une des plus graves crises de son histoire avec une chute du PIB mondial supérieur à 5 %, ce qui a entraîné un appauvrissement d’une grande partie de la population. (...)

Avec raison, Oxfam rappelle que le virus n’est pas le seul à blâmer dans cette évolution. Il n’est pas venu frapper un monde égalitaire mais au contraire un système économique fondé sur l’exploitation et les inégalités. Le capitalisme financiarisé, le recul de la fiscalité redistributive, les affaiblissements du monde du travail sont autant d’éléments qui ont contribué à creuser les inégalités avant même l’émergence de la pandémie. Cette dernière a donc d’abord une fonction accélératrice. (...)

Le rapport insiste surtout sur le fait que les inégalités économiques touchent encore plus durement les femmes et les minorités. Il n’y a là rien d’étonnant, dans la mesure où ces populations représentent, en effet, celles qui sont à la fois les plus précarisées et les plus présentes dans les secteurs soit frappés d’interdiction, soit exposés au virus.

Ainsi, Oxfam souligne que 740 millions de femmes travaillent dans le secteur informel, un secteur où les effets de la pandémie ont été particulièrement sensibles puisqu’il s’agit souvent de services à la personne. Le revenu de ces femmes aurait reculé de 60 %. Oxfam souligne que, selon ses calculs, si la représentation masculine dans ces secteurs était la même que la représentation féminine, 112 millions de femmes auraient évité une perte de revenu ou d’emplois. (...)

Le rapport insiste surtout sur le fait que les inégalités économiques touchent encore plus durement les femmes et les minorités. Il n’y a là rien d’étonnant, dans la mesure où ces populations représentent, en effet, celles qui sont à la fois les plus précarisées et les plus présentes dans les secteurs soit frappés d’interdiction, soit exposés au virus.

Ainsi, Oxfam souligne que 740 millions de femmes travaillent dans le secteur informel, un secteur où les effets de la pandémie ont été particulièrement sensibles puisqu’il s’agit souvent de services à la personne. Le revenu de ces femmes aurait reculé de 60 %. Oxfam souligne que, selon ses calculs, si la représentation masculine dans ces secteurs était la même que la représentation féminine, 112 millions de femmes auraient évité une perte de revenu ou d’emplois. (...)

Le rapport s’intéresse, par ailleurs, de près au cas français et montre que notre pays n’est pas en reste quant au creusement des inégalités. Pour les 43 milliardaires hexagonaux, la crise est déjà terminée. (...)

Lire tout le rapport ici.