Plusieurs associations opposées au traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne ont mené ce matin une action devant le ministère de l’Agriculture. Programmée pour le 27 octobre, la signature officielle du Ceta ouvrirait la porte à une libéralisation massive de l’agriculture et à une fuite en avant dans la logique productiviste.
« Ceta – Permis de démolir. » Le message est affiché clairement, sous le fronton du ministère de l’Agriculture. Combinaisons blanches et casques de travail, plusieurs ouvriers s’activaient, tôt ce mardi 11 octobre, aux préparatifs du chantier, rue de Varenne, à Paris. Un chantier évidemment « interdit au public ». Cerné de rubalise, encerclé de grillage, le bâtiment ministériel a vu ses fenêtres placardées de ses faux-panneaux de permis de travail, sur lesquels on pouvait lire : « Bénéficiaire : les multinationales. Nature des Travaux : Transfert au ministère de l’Industrie. Superficie du terrain : 28 millions d’ha. Le dossier peut être consulté sur le bureau de Matthias Fekl. »
Un démantèlement de l’agriculture française ? « Nous allons tout simplement perdre le contrôle de notre politique agricole si l’on signe le Ceta », explique Thomas Borrell, chargé de mission Tafta aux Amis de la Terre. « Ce traité promet une destruction en règle de l’agriculture française », poursuit Emmanuel Aze, secrétaire national à la Confédération paysanne et arboriculteur dans le Lot-et-Garonne. Aux côtés d’Attac, les deux associations organisaient ce matin cette action pacifique pour dénoncer les « lobbys du commerce » et leur représentant, Matthias Fekl, le secrétaire d’Etat chargé au commerce extérieur, qui font planer avec le traité de libre-échange UE-Canada d’importantes menaces sur l’avenir de la profession agricole, et ses 28 millions d’ha de terres en France. (...)
Alors qu’un document interne a fuité ces derniers jours sur internet, le texte du Ceta serait prêt à l’examen du Conseil européen qui doit l’approuver la semaine prochaine, le 18 octobre. Avant sa signature officielle, programmée pour le 27 octobre. D’ici là, un nouvel appel à mobilisation est prévu le week-end prochain dans plusieurs villes en France. Un combat qui, en matière d’agriculture en tout cas, pourrait se révéler plus fédérateur que prévu : ce mardi après-midi , Jean-Pierre Fleury, le président de la fédération Nationale Bovine, branche de la FNSEA, doit participer à l’Assemblée nationale à une conférence sur le Ceta pour exprimer ses craintes du traité de libre-échange.