nous vous avions déjà présenté ce tabloïde en langue anglaise qui parait à Kiev. Ce qu’il faut bien mesurer c’est que les propagandes de par et d’autres sont trés compréhensibles. L’état du front, le fait que sont envoyé au “hachoir” des populations souvent recrutées de force y compris dans une population de l’est ou du sud, fait des dégâts chez les Ukrainiens qui mettent de plus en plus en doute l’exigence de résultats des occidentaux. Ce reportage du “côté ukrainien” mérite d’être lu pour que l’on mesure bien le côté “artificiel” d’un tel conflit. Il faut bien mesurer que c’est une grande partie de l’Europe qui risque demain d’être confrontée à la même atroce absurdité. Ce qui se passe en Ukraine et risque de gagner une bonne partie de l’Turope, c’est que la seule force qui n’ait pas été détruite demeure celle d’une contrebande à grande échelle, une corruption qui est devenue la seule stabilité sociale y compris de survie dans une société en proie à un pillage et un belicisme aussi massif que celui que lui inflige l’impérialisme US. La mafia est alors le crime otganisé et le seul embryon de rationalité comme faire la guerre est la seule latitude qui laisse un petit espoir de s’en sortir. Les discours sur “l’ordre, sur l’autorité y compris parentale” sont le complément habituel de cette réalité mafieuse. (note et traduction de danielle Bleitrach)

L’offensive écrasante de l’Ukraine gagne lentement du terrain au prix d’un flux continu de morts et de blessés. Les soldats disent qu’ils vont continuer à se battre, mais le moral en souffre et aucune fin rapide n’est en vue. (...)

Les soldats enrôlés par les Forces armées ukrainiennes (AFU) lors d’entretiens individuels ont déclaré que les tactiques d’assaut lentes et délibérées actuellement utilisées par l’armée ukrainienne font que chaque combattant soupçonne fortement qu’il sera touchés, et peut-être tué, bien avant qu’une percée sur le front puisse avoir lieu.

« La situation est très dure. Les Russes ont eu trop de temps pour se préparer à la contre-offensive ukrainienne largement annoncée. Il était clair pour eux que l’une des directions de la frappe ukrainienne, sinon la principale, serait Zaporijia », a déclaré un médecin de combat. Il a demandé au Kyiv Post de ne pas rendre son nom public.

Il a ajouté : « Et ils se sont très bien préparés … Chaque centimètre carré est miné. Ils posent des mines à l’approche de leurs positions et les font sauter lorsqu’ils battent en retraite.

« Personne ne s’attendait à ce que tout le terrain soit miné, alors nous nous sommes cognés la tête contre les champs de mines, e nous avançant à un rythme d’escargot », a-t-il ajouté. « Nous perdons vraiment beaucoup de sapeurs. Ils vont toujours devant les troupes. »

Le soldat a déclaré que les unités des AFU de première ligne subissent des pertes de morts et de blessés non seulement dans les champs de mines, mais aussi à cause des pièges, des frappes d’obus, des tirs de chars de l’autre côté d’une colline lointaine, de l’artillerie contrôlée par drone et des bombes aériennes guidées et non guidées.

Il a dit que dans son unité, les soldats sont toujours prêts à attaquer, mais que la faiblesse des gains face au nombre de combattants tués ou blessés était démoralisante. (...)

« En un mois, nous n’avons avancé que d’un kilomètre et demi… Nous avançons de quelques centimètres, mais je ne pense pas que cela vaille toutes les ressources humaines et matérielles que nous avons dépensées », a déclaré le médecin.

Un major de l’AFU avec une vaste expérience des combats de première ligne et un état-major de haut niveau, et s’exprimant sur le fond, a déclaré au Kyiv Post que l’absence totale d’une force aérienne, de réserves limitées d’obus d’artillerie et de doctrine visant à préserver la vie de ses propres soldats si possible a laissé aux commandants ukrainiens peu d’autres options tactiques, mais lancer des assauts à courte portée contre des positions préparées tenues par la Russie c’est accepter le coût en sang et en vies. (...)

Les médias contrôlés par le Kremlin se font l’écho des plaintes concernant le faible soutien apporté par l’AFU aux soldats ukrainiens qui se trouvent sur la ligne de front. Dans une vidéo publiée vendredi par la plateforme Telegram pro-russe U_G_M, 12 soldats ukrainiens censés appartenir à la 10e brigade d’assaut de montagne et se décrivant comme ayant été récemment faits prisonniers ont désigné l’accumulation des pertes comme l’une des principales raisons de la détérioration du moral des soldats. (...)

Tous les hommes de la vidéo ont les mains liées. Les soldats interrogés dans la vidéo publiée sur des plateformes contrôlées par Moscou ont tous répété la formule “nous sommes jetés dans la bataille comme de la viande”, un discours courant de la propagande du Kremlin sur les tactiques d’attaque ukrainiennes (...)

Un commandant du 3e assaut a confirmé que son unité avait avancé de 1,8 km lors de son assaut le plus récent, conformément à une annonce antérieure de l’AFU, et a affirmé que sa compagnie avait récupéré les restes de plus de 40 soldats russes tués lors d’un assaut des FU, capturé des armes et fait six prisonniers, et n’avait subi aucune perte. Le moral dans l’unité était excellent, a-t-il dit. Kyiv Post a respecté sa demande de ne pas être identifié publiquement.

Vendredi, le porte-parole de l’état-major général de l’armée ukrainienne (AGS), Andriy Kovalev, a déclaré dans un communiqué que les unités des AFU avançaient ou se consolidaient dans des positions récemment capturées « après avoir réussi » dans trois secteurs du front.

Il a affirmé que l’artillerie de l’AFU dépassait l’artillerie russe. Comme cela a été typique pour la plupart des déclarations officielles de l’armée ukrainienne depuis le début de la guerre, il n’a fait aucune mention des pertes ukrainiennes ou du moral dans les unités de première ligne.