
Christophe Barbier est un éditorialiste qui peut, un jour, dénoncer la confusion entre journalisme et militantisme ; et un autre se vanter de se battre depuis 30 ans pour les idées représentées par Emmanuel Macron. Une nouvelle preuve qu’un éditocrate, ça ose tout... C’est même à ça qu’on le reconnaît.
Ces dernières semaines et derniers mois, les attaques se sont multipliées contre les journalistes. Certains ont été convoqués à la DGSI ou victimes de violences policières. Trois d’entre eux, Alexis Kraland, Gaspard Glanz et plus récemment Taha Bouhafs ont été violemment arrêtés dans le cadre de leurs reportages et placés en garde à vue. Nous reviendrons plus en détail, dans un prochain article, sur les réactions suscitées en particulier par l’arrestation de Taha Bouhafs, qualifié par de nombreux commentateurs comme un « militant » et non comme un journaliste.
Précurseur, Christophe Barbier avait déjà qualifié Gaspard Glanz de « militant » suite à son arrestation. Dans un édito politique pour L’Express, il estimait que la garde-à-vue du journaliste n’était « pas du tout un scandale » compte tenu des « exactions » dont le journaliste se serait rendu coupable. Plus que jamais solidaire – mais avec le pouvoir – il remettait en question la qualité de journaliste Gaspard Glanz (...)
Il faut dire qu’en matière de « discours militant unilatéral », Christophe Barbier s’y connaît. Il vantait d’ailleurs lui-même récemment ses qualités d’idéologue, au micro d’Europe 1 :
Il est incontestable que les idées pour lesquelles je me suis battu pendant 30 ans sont assez bien, pas toutes, représentées par Emmanuel Macron. Alors on me dit toujours « Barbier vous êtes macroniste » mais c’est faux : c’est Macron qui est barbiériste ! J’étais là avant lui... Je dis tout ça depuis 20 ans et le type il arrive, il le fait, c’est quand même un peu facile, quoi.
De là à penser qu’il y a une confusion entre le « vrai journalisme » et le militantisme dans l’esprit de Christophe Barbier… il n’y a qu’un pas. Un pas d’autant plus aisé à franchir au vu des récentes prestations de l’éditocrate. Ainsi dans son éditorial du 18 juin, il tempête à propos de la réforme annoncée de l’assurance-chômage : « ce n’est pas assez violent ». (...)
Bref, s’il on en croit sa propre définition, Christophe Barbier n’est pas un journaliste ; mais plutôt, comme nombre de ses confrères éditocrates, un véritable militant de l’ordre établi.