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Entre les lignes, entre les mots
Chroniques sur le féminisme noir
Djamila Ribeiro : Chroniques sur le féminisme noir Traduit du Brésilien par Paula Anacaona Editions Anacaona, Paris 2019, 164 pages, 15 euros
Article mis en ligne le 6 août 2019
dernière modification le 4 août 2019

Si vous êtes fatigué e d’entendre parler du sexisme et du racisme, imaginez celles et ceux qui les vivent tous les jours

Brésil, le racisme et le machisme. Dans ses chroniques, Djamila Ribeiro nous propose des analyses percutantes mais non dénuées d’humour.

L’autrice aborde, entre autres, les apports de féministes noires, l’arrogance de certaines féministes blanches, les résistances, la criminalisation de l’avortement, l’idée romantique de la maternité et sa naturalisation, l’humour et le racisme, « Pourquoi la société montre-t-elle de la compréhension envers la personne qui opprime et non envers celle qui est opprimée ? », les « experts en opinion », l’idéologie raciste, « Le racisme est un système d’oppression qui vise à nier les droits à un groupe, qui crée une idéologie d’oppression envers ce groupe »…

Elle discute aussi de Simone de Beauvoir, de sujet, « je veux en être le sujet », de discours « du racisme, du machisme, de l’homophobie, de la lesbophobie, de la transphobie », de l’héritage de l’esclavage, de la confusion entre liberté d’expression et discours de haine, du concept d’égalité abstraite.. (...)

Je souligne particulièrement le texte « Le racisme à l’envers n’existe pas », le racisme comme système d’oppression, « Le racisme va au-delà des injures, c’est un système qui nie nos droits », les discours de fausse symétrie. (...)

Djamila Ribeiro analyse les apports de l’intersectionnalité, l’importance des contre-discours et des contre-récits, « La question du silence peut également être étendue à un silence épistémologique et de pratique politique au sein du mouvement féministe », l’invisibilisation des réalités, le mythe de la femme moderne, la confusion « entre valeurs démocratiques et valeurs capitalistes, émancipation et ascension économique ».

Elle développe sur l’autonomisation des femmes et les conditions de cette autonomie…

Le livre se termine par un très beau texte auto-biographique, « Le masque du silence. Djamila Ribeiro par elle-même ». (...)

Elle revient, entre autres, sur la place des féminismes noirs, « Penser les féminismes noirs, c’est penser les projets démocratiques », la réduction des populations noires à l’esclavage « comme si la résistance n’avait pas existé », la différence entre « identité victimiste et résistance militante », la pluralité des savoirs, la réfutation de l’épistémologie « du maître qui prétend englober toutes les autres », la reconfiguration du monde « à partir d’autres regards », l’imbrication des dominations, « les féministes noires affirment qu’il n’est pas possible de lutter contre une oppression et d’en alimenter une autre », l’égalité… (...)