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Chroniques du Yeti
Chypre et zone euro : le cœur du système est touché
Article mis en ligne le 25 mars 2013

Un de mes derniers billets en appelait à l’organisation de la faillite des banques. Eh bien, c’est commencé, contraint et forcé, avec cet accord obtenu à l’arraché entre la Troïka et le président chypriote. Deux des plus grosses banques de l’île touchée, l’une liquidée (Laiki), l’autre en quasi redressement judiciaire (Cyprus Bank). Et ceci dans un paradis fiscal notoire !

Plus drôle, nos autorités en folie ont dû se résoudre à protéger les petits déposants (comptes inférieurs à 100 000 euros) et s’attaquer durement aux plus gros. Environ 30 % de décote pour les dépôts de la Cyprus Bank, prix à payer encore pire pour les riches clients de feu la Laiki. Actionnaires et créanciers, les piliers du système, vont sérieusement morfler, une première. (...)

Parmi ces gros épargnants se trouvent évidemment nombre d‘“immigrés” fiscaux, parmi lesquels les Russes constituent le gros de ce troupeau doré sur tranche carbonisée. On attend la réaction de la mafia russe et de sa vitrine officielle, le pouvoir de M. Poutine.

Si les petits épargnants chypriotes sont en apparence épargnés (pour combien de temps ?), il en va autrement des citoyens de base. La restructuration chirurgicale des deux fleurons de notre ex-paradis fiscal va entraîner des milliers de suppression d’emplois. Et les retraits aux guichets automatiques sont drastiquement limités (entre 100 et 120 euros par jour).

Il n’a pas été précisé non plus par nos infirmiers en panique si les guichets des banques ouvriraient bien mardi comme prévu. Et dans quelle condition. (...)

dès lors que le cœur du système (paradis fiscal) commence à être sérieusement gangrené, certains autres “réfugiés”, un peu plus gras, au Luxembourg ou dans quelques îles britanniques par exemple, vont commencer à faire quelques obsédantes crises d’insomnie.

Dernier mot : dire que Chypre est “sauvée” ressort de l’aimable fantaisie de langage. Banques (principales sources de richesse de l’île) en déroute, dette publique lourdement aggravée, la rescapée a de foutues chaînes aux chevilles. Mais que dire des pays de l’UE qui vont encore devoir sortir 10 milliards à fonds perdus pour satisfaire à ce nouveau plan foireux ? On attend de voir.