Il n’y a pas si longtemps, c’était une rivière qui coulait gentiment, où les pêcheurs jetaient leurs filets, où les oiseaux de mer venaient se nourrir et dont la beauté naturelle laissait ses visiteurs bouche bée.
Les villageois y puisaient de l’eau pour leurs simples habitations et les rizières y prospéraient grâce aux canaux d’irrigation.

Aujourd’hui, la Citarum est une rivière en crise, étouffée par les déchets domestiques de neuf millions de personnes et rendue épaisse par les rejets de centaines d’usines.
Le tapis de déchets est si épais que les minuscules barques de pêche en bois sont la seule indication de la présence d’eau....

...Leurs occupants n’essaient même plus de pêcher. Il est plus rentable de rechercher des ordures qu’ils peuvent récupérer et échanger

...Plus de 500 usines, beaucoup d’entre elles produisant des textiles qui requièrent des traitements chimiques, s’alignent sur les presque 300 kilomètres de rives de la rivière, la plus large voie d’eau dans l’Ouest de Java, et y recrachent leurs déchets. A ces produits chimiques s’ajoutent toutes les autres sortes de détritus humains des usines et des gens qui y travaillent.
Ici, le luxe d’un service de collecte des ordures n’existe pas. Pas plus que des toilettes modernes. Tout se retrouve dans la rivière.

..La Citarum est l’une des deux principales rivières qui alimente le Lac Saguling, où les Français ont construit le plus grand générateur dans l’Ouest de Java.