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Le Monde
Climat : un traitement médiatique qui ne passe plus
Article mis en ligne le 21 août 2022

Des journalistes plus écologistes aimeraient que la causalité entre les événements et le dérèglement climatique soit plus systématique.

L’été avait commencé par une réaction vertueuse. Alors que la première canicule, à la mi-juin, donnait un avant-goût préoccupant de la saison, la publication par Libération d’une photo d’un homme torse nu profitant du soleil, illustration de l’interview d’un climatologue alertant sur la multiplication de ces épisodes de fortes chaleurs, avait provoqué un mouvement de protestation sur les réseaux sociaux – suivi d’un mea culpa du quotidien. Impossible, dorénavant, d’illustrer les températures insupportables avec des images évoquant des moments délicieux.

« Le simple fait qu’un journal soit interpellé sur ce sujet est bon signe, se félicite Thomas Wagner, fondateur, en 2020, du site Internet indépendant Bon Pote, majoritairement consacré à l’urgence climatique. Cela signifie que cette contradiction commence à ne plus passer auprès du public. » (...)

Le phénomène est encore récent. (...)

Le souvenir de Claude Allègre

Ici et là, les flammes en Gironde ou les lits craquelés des rivières à sec ont fourni leur lot de photos édifiantes, donnant aux lecteurs et aux téléspectateurs des raisons de s’effrayer de la catastrophe en cours. Mais pas forcément à réfléchir. A la tête du pionnier des médias indépendants sur l’écologie, Reporterre, Hervé Kempf regrette : « La plupart des médias montrent ce qui se passe sans chercher à le relier aux causes et encore moins à des réflexions sur ce qu’il faudrait faire. »

Là où des médias indépendants (Vert, Socialter, Climax, etc.) et des collectifs d’activistes (Pour un réveil écologique, Climat Médias, Extinction Rebellion, Dernière Rénovation, etc.) se sont installés dans des rôles d’aiguillons sur ces questions, ni L’Express ni Marianne ni Le Point ni Valeurs Actuelles, etc. n’ont encore consacré à l’enchaînement d’événements dramatiques de l’été la moindre « une ». (...)