
Des documents d’Edward Snowden montrent que la société russe Kaspersky figure parmi les éditeurs particulièrement en ligne de mire des agences de renseignement anglo-saxonnes.(...)
Il faut dire que qu’un antivirus est une cible particulièrement intéressante pour des barbouzes. Ces logiciels sont exécutés avec un haut niveau de privilèges sur les ordinateurs des clients et ont une connaissance intime du système, en raison des scans de sécurité effectués. Pouvoir compromettre ces logiciels serait donc très intéressant. Dans un document datant de 2008, le GCHQ explique que les « produits de sécurité personnels tels que l’antivirus russe Kaspersky Antivirus continuent de poser problème ». C’est pourquoi l’agence met en œuvre des techniques de rétroingénierie pour essayer de hacker ces logiciels. Au passage, on découvre aussi dans ce document que, grâce à la rétroingénierie, les agents britanniques ont piraté avec succès les routeurs Cisco du nœud d’échange Pakistan Internet Exchange, lui permettant de surveiller le trafic de presque n’importe quel utilisateur pakistanais, soit 180 millions de personnes. Mais c’est une autre histoire... (...)
L’agence de surveillance américaine s’efforce également d’intercepter les courriels que reçoivent ou envoient les éditeurs d’antivirus. Dans un document datant de 2007, elle montre un email envoyé par un informaticien canadien à un éditeur d’antivirus, avec un échantillon de malware en fichier joint. En automatisant ce type d’interception auprès de plus d’une vingtaine d’éditeurs antivirus - Kaspersky, F-Secure, DrWeb, AVG, Eset, Avast... - l’agence explique pouvoir récupérer une dizaine de « fichiers potentiellement malveillants par jour ». (...)