
Les premières femmes médecins s’emparent de la santé des femmes pour faire évoluer les représentations notamment celles des cycles menstruels.
À partir des années 1870, les femmes commencent à être admises dans certaines universités britanniques et dix ans plus tard en France. Au début du XXe siècle, il y a donc des femmes médecins et elles développent une nouvelle approche de la santé de la femme, en particulier, de la manière dont elles devraient vivre pendant leurs règles. (...)
Jane McChrystal, historienne britannique, dresse un portrait de cette évolution des mentalités scientifiques dans le magazine History Today, car en 1878, on peut lire dans le British Medical Journal qu’une femme qui a ses règles est capable de faire pourrir de la viande de porc par le toucher. Surtout, explique l’historienne, la médecine semble obsédée par l’idée que les femmes devraient se reposer à tout prix pendant leurs règles. En tête de fil de cette pensée : Henry Maudsley, le fondateur de l’hôpital psychiatrique au sud de Londres. (...)
En parallèle, un autre courant de pensée prend la voie opposée puisqu’en 1874, un article publié dans un journal scientifique américain conclut que les règles ne sont pas une maladie invalidante et que les femmes peuvent maintenir un travail intellectuel ou manuel pendant ces périodes.
La première femme médecin anglaise, Elizabeth Garett Anderson, réfute aussi les arguments de Maudsley. Elle explique que n’importe quelle femme a, un jour, ignoré ses symptomes pour pouvoir survivre au monde extérieur, que les femmes qui travaillent dans des usines n’ont pas ce luxe du repos et s’en sortent tout à fait.
De 1876 à 1923, plusieurs articles scientifiques commis par des femmes sont venus soutenir les arguments de la première médecin britannique (...)
Autre femme médecin, Clelia Duel Mosher réalise plusieurs études sur les règles. Elle estime que les hommes médecins ont tendance à pathologiser le cycle menstruel féminin. (...)
En 1930, la fédération médicale des femmes britannique publie les résultats d’une étude réalisée sur 6.000 filles qui montre que jouer pendant leurs règles ne pose aucun problème de santé particulier. (...)