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Basta !
Comment les plus gros pollueurs de la planète « s’achètent » des organisations écologistes
Article mis en ligne le 18 juin 2011
dernière modification le 15 juin 2011

Jusqu’où les organisations environnementales sont-elles prêtes à se compromettre pour conclure des partenariats avec des grandes entreprises ? Basta ! a recueilli le témoignage accablant d’une ancienne salariée de la puissante ONG états-unienne Conservation International, Christine MacDonald, journaliste et auteur du livre Green. Inc. En échange de généreuses donations, cette organisation aide des multinationales comme Monsanto, BP, Total ou Walmart à « verdir » leur image. Ou conseille le vendeur d’armes Lockheed Martin pour recycler les éclats d’obus ramassés sur les champs de bataille.

Peut-on être à la fois vendeur d’armes et protéger environnement ? Oui, répond Conservation International, une ONG états-unienne. Dans une vidéo publiée par le magazine anglais Don’t Panic (voir ci-dessous), deux journalistes se sont fait passer pour des représentants de Lockheed Martin, une entreprise américaine qui équipe de nombreuses armées en avions de chasse et bombardiers. Leur objectif ? Voir comment l’association de préservation de l’environnement peut les aider à « verdir » leur image.(...)

De quoi indigner la représentante de Conservation International ? Pas du tout. Elle propose aux vendeurs d’armes de devenir membre d’un « Conseil du Business et de Soutenabilité » qui rassemble déjà les entreprises Cargill, Shell, Monsanto ou Chevron – des modèles de développement durable ! – et d’apparaître ainsi sur le site de l’ONG dans la liste des entreprises engagées dans la protection de l’environnement.(...)

En échange, l’entreprise américaine doit s’acquitter de 37.500 dollars. Et pour 240.000 dollars environ, d’autres options de sponsoring peuvent être envisagées. Autres possibilités : développer des « messages verts » pertinents ou utiliser les « oiseaux de proie » d’Afrique du Nord, une espèce en danger, comme une mascotte pour Lockheed Martin, actif dans le secteur de l’aviation.(...)

Depuis des décennies, des ONG comme CI, The Nature Conservancy (TNC), le WWF, liées à des grosses entreprises, clament qu’elles influencent leurs bienfaiteurs du monde de l’entreprise vers un fonctionnement plus respectueux de l’environnement. On se rend compte facilement que les progrès réalisés par ces entreprises sont superficiels. L’approche court-termiste, qui valorise les logiques boursières plutôt qu’une croissance soutenable, continue de dominer.(...)

Si vous regardez la composition des donateurs et des membres du Conseil d’administration d’organisations comme CI, WWF ou le TNC, c’est le bottin mondain des pires pollueurs de la planète ! Ces mêmes entreprises financent des campagnes de lobbying extrêmement coûteuses à Washington pour bloquer des lois qui visent à répondre aux enjeux climatiques. Ils attaquent l’Agence étasunienne de Protection de l’Environnement et affaiblissent les lois contre la pollution ou pour la santé publique. Tout en utilisant, parallèlement, leurs liens avec ces groupes environnementaux pour revaloriser leur image publique.(...)

Plusieurs employés actuels ou anciens de CI ont aimé mon livre. Ils ont l’impression qu’enfin, ces questions sont rendues publiques. Mais pour ceux qui continuent à travailler dans ce secteur, prendre la parole est très risqué. Un employé de Nature Conservancy a perdu son emploi après avoir fait l’éloge de mon livre sur Internet. D’autres, à l’intérieur de Conservation International, ont essayé de discréditer mon livre comme étant inexact, mais ils n’ont pas vraiment eu de succès.

(...) Wikio