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l’Humanité
Comment mettre la transformation sociale à l’ordre du jour des élections de 2017 ?
Article mis en ligne le 14 mars 2017

Face à l’arbitraire des privilèges et des pouvoirs

Par Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, sociologues, anciens directeurs de recherche CNRS

Michel Pinçon et Monique Pinçon-CharlotSociologues, anciens directeurs de recherche CNRS

Le capitalisme atteint un seuil critique. Ses meneurs de jeu, sous le couvert de la compétence, derrière la complexité supposée et la nécessité d’efforts sans fin, contrôlent de plus en plus la société sous tous ses aspects. La pensée néolibérale, catastrophe intellectuelle, à laquelle ont œuvré d’un commun accord droite et gauche de gouvernement, sous la bénédiction d’une technocratie européenne incontrôlable par les peuples, enveloppe la guerre des classes d’un brouillard dense, d’une nuit impénétrable.

L’exploitation de l’homme par l’homme en jouit, les inégalités économiques et sociales s’en accroissent d’autant mieux que ce qui est félicité pour les uns et désespoir pour les autres est vécu comme l’évidence. Le peu de pouvoirs et de richesses qui sont laissés aux classes moyennes et aux classes populaires est un leurre. Chez les dominants, on sait à quoi s’en tenir : la concentration des savoirs, des responsabilités et des fortunes au sein d’une même caste est la condition pour que ses intérêts soient défendus en tous lieux et en toutes occasions. Dans les affaires, tout se tient. Le découpage du réel a l’avantage d’empêcher la réflexion par la mise en relation de secteurs de l’activité économique et sociale qui sont présentés comme autonomes. L’arbitraire des privilèges, et des pouvoirs qui vont avec, doit rester masqué.

L’élection présidentielle qui nous est imposée, à longueur d’antenne, traversée par des soubresauts juridiques dont on peut supposer qu’ils se contentent d’effleurer une réalité encore plus perverse, avec l’injonction « démocratique » de bien vouloir choisir notre monarque au sein d’une petite poignée de candidats dont la plupart sont issus de la « bonne » société ou, à tout le moins, en sont proches, paraît bien loin des volontés de changements radicaux aujourd’hui indispensables. (...)