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France Culture
Comment s’engager en pandémie ? Avec Barbara Stiegler
Article mis en ligne le 5 janvier 2021
dernière modification le 4 janvier 2021

Ce que la pandémie fait à la démocratie... Notre invitée Barbara Stiegler livre une critique de la gestion de cette crise sanitaire, entre colère et inquiétude pour la démocratie. Elle publie un tract Gallimard : "De la démocratie en Pandémie ; Santé, recherche, éducation".

Elle a signé la tribune “Pour la réouverture immédiate des universités” parue le 29 novembre 2020 dans Libération. Barbara Stiegler, notre invitée, est spécialiste de Nietzsche, professeure de philosophie politique à l’université de Bordeaux où elle est responsable du Master "Soin, éthique et santé" et Membre de l’Institut universitaire de France.

Après Il faut s’adapter. Sur un nouvel impératif politique (Gallimard, 2019), ouvrage dont elle était venue nous parler en 2019, elle a publié Du cap aux grèves – Récit d’une mobilisation. 17 novembre 2018-17 mars 2020 (verdier, août 2020) qui raconte son engagement sur le front social depuis 2 ans . (...)

Aujourd’hui, elle dénonce la place que le numérique prend à l’université et son acceptation sans réflexion ni esprit critique. Elle prône l’invention d’autres méthodes d’enseignement pour préserver la relation du professeurs aux élèves. Quitte à refuser d’obéir aux plans de continuité pédagogique qui, tous les jours, disent aux enseignants ce qu’ils doivent faire.

Dans De la démocratie en Pandémie ; Santé, recherche, éducation, qui paraît ce 14 janvier, elle reprend le propos de Richard Horton, rédacteur en chef de _The lance_t, pour qui l’épidémie de Covid-19 n’est pas une pandémie mais une « syndémie », une maladie causée par les inégalités sociales et par la crise écologique entendue au sens large, elle montre que toutes les conditions sont réunies pour que le même type d’épidémie se reproduise régulièrement. Si nous ne vivons pas une pandémie, nous vivons “en Pandémie” écrit-elle, dans un nouveau continent mental parti d’Asie pour s’étendre à toute la planète, avec de nouvelles habitudes de vie et une nouvelle culture.

Alors que la plupart des gouvernements ont commencé par s’enferrer dans le déni, elle note un revirement brutal dans leurs réactions à la crise, expliqué par la peur. Il fallait ainsi frapper fort par un confinement total et pour éviter la flambée populaire, utiliser le moment actuel pour faire passer en force toute une série de lois liberticides. Barbara Stiegler dénonce ainsi une “Manufacture du consentement”n expression qu’elle emprunte à Walter Lippmann.

Surtout, elle souligne la nécessité urgente de mobilisation contre une vision idéaliste de l’après. (...)