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Slate.fr
Comment utiliser les réseaux sociaux sans bousiller sa santé mentale
Article mis en ligne le 27 novembre 2021
dernière modification le 26 novembre 2021

Tout le monde sait que rester des heures à scroller sur les réseaux n’a rien de bon et que la morale n’est vraiment pas une priorité des plateformes de réseaux sociaux –certitudes qui se sont de nouveau vérifiées grâce aux Facebook Papers. Les documents révélés par la lanceuse d’alerte Frances Haugen révèlent que Facebook est parfaitement conscient des dégâts qu’il cause dans d’autres pays et semble plus déterminé à capter le regard des internautes qu’à s’assurer du bien-être des cerveaux qu’il y a derrière. À en croire ses propres études, communiquées au Wall Street Journal par Haugen en septembre dernier, Instagram, qui appartient à Facebook, aggrave les problèmes d’image corporelle des adolescents.

La désinformation sape la démocratie et l’estime de soi de la prochaine génération –problèmes de taille qui, d’une certaine façon, ont l’air insoluble. Il y a pourtant une chose qu’il est possible de faire tout de suite, sans l’aide des plateformes de réseaux sociaux, pour améliorer considérablement votre expérience : restreindre votre compte en mode privé, puis réduire radicalement le nombre de personnes que vous suivez et qui vous suivent.

Si le bon nombre varie en fonction de chacun, il se limite néanmoins à quelques centaines. Vous avez peut-être déjà entendu parler du nombre de Dunbar, selon lequel les humains sont biologiquement incapables d’entretenir des liens réels avec plus de 150 personnes, ce qui semble être à peu près vrai même sur les réseaux sociaux (...)

Si le bon nombre varie en fonction de chacun, il se limite néanmoins à quelques centaines. Vous avez peut-être déjà entendu parler du nombre de Dunbar, selon lequel les humains sont biologiquement incapables d’entretenir des liens réels avec plus de 150 personnes, ce qui semble être à peu près vrai même sur les réseaux sociaux (...)

L’idée est de décider vous-même d’un plafond et de vous y tenir. Ce sera difficile, parce qu’un plafond fixe rend l’appli globalement moins intéressante (ce qui est bien, au final). Cela vous oblige aussi à faire des choix. (...)

Suivre virtuellement un paquet de gens qu’on ne connaît pas dans la vraie vie est souvent le secret de la frustration jalouse. Cette négativité est aggravée par le fait que beaucoup d’entre eux essaient de vendre des trucs, des vitamines au coaching en bien-être, en passant par des « thérapies ». Même pour un consommateur averti, il peut être difficile de repérer l’arnaque tout de suite sur un réseau social servant supposément à vous relier à vos amis. (...)

Mais ce plafond d’amis ne suffit pas. Il faut aussi rester à bonne distance des pages Explorer et des Reels ! (...)

Est-ce que ce conseil de se limiter est dur à suivre, et est-ce que je parle pour moi autant que pour les autres ? Absolument. J’ai passé de longues minutes hier soir à taper « se désabonner » et « retirer », encore et encore, pour tenter de ramener mes abonnés et mes abonnements sous la barre des 200. Il ne fait aucun doute que je renouvellerai l’exercice lorsque je me rendrai compte que les événements m’ont de nouveau subrepticement échappé. (...)

Mais naturellement, les applis de réseaux sociaux sont conçues pour que vous passiez du temps dessus, comme le rappellent douloureusement les Facebook Papers, pas pour être utilisées avec une saine modération. (...)

le simple fait de limiter votre fil à un petit groupe de gens est un minuscule acte de rébellion. (...)

Certes, il y a toujours la possibilité de se déconnecter entièrement et d’effacer nos applis. Mais Instagram n’est pas une mauvaise chose en soi. C’est chouette de voir la vie de ses amis : la flore et la faune de leur jardin, leurs petits problèmes de boulot, leurs angoisses existentielles postées sur leur liste « amis proches » dans les Stories, la tête de leurs bébés à différentes étapes de leur vie. L’univers Facebook comporte un élément fondamental qui vise tout à fait juste, il est agréable d’être connecté à d’autres gens. En revanche, ça ne l’est vraiment pas d’être connecté au monde entier.