
Lundi 5 mars 2012 s’est tenu le procès en appel de 9 militant-e-s bordelais-es qui s’étaient vu-e-s amendé-e-s par la mairie de Bordeaux suite à l’occupation de la place St Michel par le campement des indigné-e-s l’été dernier.
Ces militant-e-s, après des contrôles d’identité abusifs, étaient accusé-e-s d’avoir fait sur cette place du « camping sauvage », pratique rendue interdite, par un arrêté municipal, sur l’étendue de la ville de Bordeaux.
Lire ici : http://www.opa33.org/bordeaux-sans-liberte.html
A 13h, un rassemblement de soutien d’une vingtaine de personnes se forme devant le tribunal d’instance que gardent 3 C.R.S à l’entrée ainsi que 4 ou 5 de plus à l’intérieur.
Première tension, la police semble indiquer qu’elle ne laissera pas rentrer les personnes participant au rassemblement. L’audience étant publique, cette première provocation crée un trouble : l’avocate des amendé-e-s téléphone au numéro d’urgence mis à sa disposition en cas de problème au cours d’un procès. Personne ne répond.
Finalement, la police accepte de faire rentrer les camarades venu-e-s en soutien au prorata des places restantes une fois que les amendé-e-s se seront installé-e-s.
Le temps que l’avocate explique cela aux camarades resté-e-s dehors, le juge commence le procès en son absence. Second moment de tension où l’avocate s’insurge à juste titre de cette entrave au droit et où le juge lui intime de mettre sa robe avant de prendre la parole.
A sa gauche, l’Officier du ministère public, le commissaire divisionnaire Christine Longuechaud semble s’ennuyer profondément.
L’appel de la première amendée est l’occasion pour l’avocate de faire état de la plaidoirie générale qu’elle défendra tout le long du procès.
D’une part, l’arrêté municipal « anti-camping sauvage » est si flou dans sa définition qu’il permet – comme c’est le cas présent – de porter atteinte aux droits fondamentaux que sont la liberté de se rassembler, la liberté de circuler, la liberté d’expression.
Il permet aussi – comme ce fut un peu plus tard le cas d’un autre amendé – de réprimer les sans abri qui n’ont malheureusement pas d’autre choix que de « camper » quand tous les lieux d’hébergement d’urgence affichent complets.
D’autre part, il y a ce terme de « camper » qui pose lui aussi question.