
(...) Au risque de paraître naïf, nous pensons que la France devrait s’abstenir de vendre des matériels de guerre.
La vente de Rafale à l’Inde est d’autant plus contestable que c’est un pays qui connaît des tensions avec le Pakistan voisin... auquel la France a d’ailleurs vendu des sous-marins. Ce ne sont donc pas des avions de parade que nous leur cédons.
Certes, la situation actuelle est calme. Mais ces armes n’ont pas de date de péremption : les matériels que l’on vend à un pays dont les relations avec ses voisins semblent « stabilisées » peuvent servir, quelques années plus tard, à tuer des innocents.
Parmi les clients de la France, on compte des pays qui traversent des conflits comme la Colombie, Israël ou le Tchad. La France a ainsi vendu des munitions à la Syrie ; elle a vendu des missiles antichars Milan et des réseaux de télécommunication au régime libyen du colonel Kadhafi. Est-on fier de l’usage qui en a été fait ? (...)
Ces marchés militaires reposent sur les commissions occultes énormes. Des élites corrompues, dans le monde entier, se sont enrichies grâce à ces ventes. Cet argent détourné est un facteur d’aggravation de la pauvreté dans les pays du sud. Comment peut-on se réjouir de participer à un tel système ? Ceux qui parlent de « moraliser » ces marchés sont des joueurs de pipeau.
(...)
C’est au Parlement, censé contrôler ces ventes d’armes, de se saisir de ces questions. Hélas, personne ne semble très préoccupé par la question au palais Bourbon. L’opacité règne sur ces marchés, comme l’a dénoncé Amnesty international. Et les parlementaires se contentent d’applaudir docilement quand le Président, VRP en chef de nos armements, annonce des contrats juteux.