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Non-Fiction
Convivialisme ou barbarie ?
Couverture ouvrage Le Convivialisme en dix questions. Un nouvel imaginaire politique Alain Caillé Éditeur : Le Bord de l’eau
Article mis en ligne le 15 février 2016

Après la publication en 2013 du Manifeste convivialiste1, Alain Caillé, l’un des précurseurs du mouvement, revient au fil de ce dialogue sur les multiples enjeux soulevés par le convivialisme. Dérivé du verbe « convivere » qui signifie cohabiter, vivre ensemble, le convivialisme plonge également ses racines dans le concept de convivialité d’Ivan Illich, et se définit comme un « art de vivre-ensemble qui valorise la relation et la coopération, et permette de s’opposer sans se massacrer en prenant soin des autres et de la Nature »2.

Reposant sur une coopération conflictuelle, synonyme d’amicale adversité, le convivialisme rompt avec le projet cartésien de domination de la nature et renoue, dans le sillage de Marcel Mauss, avec les vertus émancipatrices du don. Combinaison de défis à la fois entropiques – l’écologie, l’économique – et anthropiques - le politique, la morale, le religieux (ou la question du sens), il se structure autour de quatre principes directeurs : commune humanité, commune socialité, opposition maîtrisée et individuation3.

Dénominateur commun pour tout un pan hétérogène de la gauche universitaire et militante, le mouvement convivialiste adopte une perspective hégémonique qui vise à interpeller non seulement ceux d’en bas, l’entité indéfiniment problématique du « peuple », mais aussi les « Grands », selon l’expression de Machiavel, parce qu’ils forment une seule et même humanité. (...)