
Interdiction d’afficher ses convictions républicaines le jour du couronnement du nouveau roi d’Espagne Felipe VI. C’est la décision que le gouvernement espagnol a pris à la hâte, préoccupé par le mécontentement croissant d’une partie de la population qui réclame un référendum populaire sur la poursuite ou non de la monarchie parlementaire depuis l’abdication de Juan Carlos I, le 2 juin dernier.
Entachée de scandales – les coûteux safaris pour chasser les éléphants du roi en Afrique, les présomptions de détournements de fonds publics par le gendre du roi, l’ancien joueur de handball Iñaki Urdangarin, avec la complicité de son épouse, l’infante Cristina –, la famille royale espagnole cristallise le ras-le-bol d’une partie des Espagnols envers une classe dirigeante et des institutions jugées au mieux inefficaces au pire corrompues. (...)
Le gouvernement a donc interdit une manifestation convoquée par divers collectifs anti-monarchiques à Madrid le 19 juin. Et a poussé le zèle jusqu’à prohiber l’exhibition de symboles républicains à proximité de la parade royale. Un affichage considéré comme un « risque potentiel » par le Tribunal supérieur de justice de Madrid. Excédées, des milliers de personnes ont alors décidé de braver l’interdiction et se sont réunies sur la Puerta del Sol, la place centrale de Madrid, pour manifester leur refus de la monarchie. La réponse de la police ne s’est pas faite attendre. Bilan : des dizaines de contrôles d’identité, des échanges de coups avec les manifestants et l’arrestation de trois personnes – relâchées depuis – dont Jorge Verstrynge, une personnalité proche du mouvement de gauche Podemos.
Democracia Real Ya !
Une partie des partisans du retour à la République n’a pas digéré qu’un nouveau monarque soit imposé sans référendum préalable, comme le prévoit la Constitution [1]. Le royal passage de relais s’est opéré visiblement à la hâte, avec une cérémonie plutôt simple et sans faste tapageur, à laquelle n’ont pas assisté de chefs d’État étrangers. (...)