
Y-a-t-il une jonction entre femmes, violence, culture et religion ? La culture justifie-t-elle certaines violences ? Comment les crimes d’honneurs, les mariages forcés, les mutilations génitales, le viol conjugal, la lapidation et la flagellation peuvent encore exister et rester impunis dans certains pays ?
Pour répondre à ces questions, des enquêtes ont été menées dans sept pays (Soudan, Sénégal, Afghanistan, Nigéria, Pakistan, Indonésie et Iran), dans le cadre de la campagne mondiale « Arrêtons de tuer et de lapider les femmes », Programme les femmes réclament et redéfinissent la culture femmes sous lois musulmanes.
Dans son étude, Shaina Greiff livre un aperçu général des discours sur la culture, la tradition et/ou la religion utilisés pour justifier et perpétuer ces agressions contre les femmes dans ces pays. Elle présente également les méthodes qui y ont été développées pour les contrer, à titre d’exemple, elle évoque le rôle de la société civile dans les sept régions.
Un changement est possible
La différence des pratiques dans les pays musulmans prouvent que les choses ne sont pas figées. « La capacité d’adaptation de l’islam et son acceptation de la diversité des opinions est démontrée par le fait qu’il existe, même au sein de l’orthodoxie traditionnelle, plusieurs écoles de pensée musulmane juridique ou jurisprudence (fiqh) : hanafite, malékite, shaféite et hanbalite, ainsi que les écoles chiites. »
En effet, chaque école de pensée puise son origine d’un contexte géographique précis et se développe en réponse à des situations culturelles, politiques et socio-économiques. Affirmer que les lois musulmanes sont immuables est une entreprise politique, note l’auteure. « il est dans l’intérêt de ceux qui détiennent le pouvoir de justifier leur domination grâce à cette représentation. »
Shaina Greiff conclut que l’origine de ces violences réside dans les interprétations patriarcales sous-tendues par des relations de pouvoir dominées par les hommes. (...)