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Cyberaction : Le droit à l’expérimentation pour un Habitat alternatif en permaculture menacé
Article mis en ligne le 10 décembre 2021

Olivier, Livia, propriétaires de 3 ha de terrain en baie du Mont Saint Michel, et leurs trois enfants œuvrent afin de créer un système résilient et écologiquement pérenne. En ce sens, ils participent au changement inéluctable que les enjeux sociétaux nous imposent.

Pourtant, ce lieu de vie familial, cet outil de travail, ce lieu d’échange, d’expérimentations et de rencontres est menacé pour motif d’« infraction aux dispositions du plan local d’urbanisme ». La pérennité de leur centre de formation en Permaculture est aujourd’hui remise en question.

Cette famille est accusée par la mairie de Roz-sur-Couesnon d’avoir enfreint les règles de l’urbanisme. Relayé par la sous préfecture de Saint Malo, une injonction de démontage de toutes les infrastructures existantes sur leur propriété a été émise, à date limite du 23 décembre 2021, sous peine de destruction par la force publique et d’une amende pouvant s’élever à 300 000 euros.

C’est le risque qu’affronte cette famille de permaculteurs qui a osé réaliser ses idéaux de vie tout en développant un projet associatif local (ressourcerie, groupement d’achat alimentaire, troc de graines, accueil de wwoofers…) générateur d’ un réseau de solidarité et d’entraide. (...)

Depuis 6 ans, cette famille vit de manière autonome sans connexion aux réseaux d’eau ni d’électricité. Des systèmes alternatifs de récupération d’eau de pluie et de panneaux solaires, la construction d’un petit chalet en bois sur pilotis (35 m²), et des installations démontables leur ont permis de s’installer en pleine forêt, pour vivre leur écologie et avoir un impact positif sur l’environnement.
Ce couple applique au quotidien l’utilisation des toilettes sèches, l’entretien d’un potager dont ils retirent la quasi-totalité de leurs besoins en légumes. Ils ont su relever le défi agricole de cultiver sur un terrain granitique de roche mère affleurante.

C’est une démarche écologique globale où tous les principes de la permaculture sont appliqués de manière à créer un projet familial résilient dans une zone naturelle protégée. Plus de 140 arbres fruitiers et comestibles ont été plantés (variétés anciennes de pommiers locales, entre autres) ainsi que des plantes médicinales qui leur servent à améliorer leur santé et se soigner.

Depuis l’installation de cette famille, ce site naturel protégé ne subit pas une dégradation mais bien une aggradation globale de la biodiversité.

C’est cette démarche d’expérimentation et de mise en pratique concrète des connaissances techniques générales qui leur a permis, notamment, d’obtenir l’accréditation de formateur en permaculture. Une étape qui leur donne désormais la possibilité d’organiser des formations certifiantes en permaculture en utilisant leur installation en exemple.

Cette belle aventure et ce mode de vie respectueux de l’environnement n’a été possible qu’en “désobéissant” et en “sortant” de la légalité (Cf lien vidéo "Discussion autour de l’illégalité de l’installation"). En effet, le cadre législatif actuel n’est pas adapté aux installations atypiques, tiny house, cabane en bois sans fondation, habitats légers qui respectent l’environnement et la Nature. Des lois représentant les intérêts de la Nature dans son ensemble doivent voir le jour pour s’adapter aux réalités environnementales actuelles et aux urgences climatiques et sociétales. (...)