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Cyberaction : Néonicotinoides : contre le retour du poison tueur d’abeilles
Article mis en ligne le 10 août 2020

Depuis le 6 août, un plan de soutien de la filière betteravière autorise la réintroduction des néonicotinoïdes. Mais ces insecticides très puissants tuent aussi les insectes pollinisateurs comme les abeilles. Dans le Loiret, les apiculteurs sont très critiques de la mesure.

"C’est un scandale" lâche Michel Trémeau. L’apiculteur loirétain, qui s’occupe de 400 ruches, ne cache pas sa déception face au cadeau offert par le gouvernement aux betteraviers. Face à une épidémie de jaunisse, transmise par un puceron, le gouvernement a autorisé le retour des insecticides de la famille des néonicotinoïdes, surnommés les "tueurs d’abeilles", au grand dam des associations de protection de l’environnement.

Du poison pour les pollinisateurs (...)

Tueur silencieux, le poison s’attaque au système nerveux des insectes : certaines abeilles meurent sur le coup, d’autres ne retrouvent jamais le chemin de la ruche, ce qui rend difficile la comptabilité de leur mortalité. Mais depuis 2013, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a tranché, sur la base d’avis scientifiques constatant la dangerosité de ces produits vis-à-vis des populations d’abeilles. Ces premières restrictions imposées par la Commission européenne ont été suivies par l’interdiction complète des néonicotinoïdes en France, en 2018.

Un écosystème en sursis

"On n’est pas contre nos collègues cultivateurs, ni contre les insecticides, on est contre les insecticides qui ne sont pas sélectifs", nuance l’apiculteur. "Et avec un procédé de traitement avec des enrobés ça n’est pas possible. Ça tue tous les insectes, et pas seulement : les oiseaux qui mangent ces graines-là ça peut leur être fatal !"

Face aux dégâts produits sur les abeilles et la faune (qu’il s’agisse d’oiseaux ou de mammifères), des inquiétudes existent aussi sur les effets à long terme sur la santé humaine. "Quand on voit le dégâts que ça fait sur les abeilles, sur l’humain c’est juste une question de poids et de temps", lance Michel Trémeau.

Par ailleurs, les néonicotinoïdes auront également un impact sur le rendement de ses ruches, déjà touchées par la sécheresse. (...)